Du 10 au 11 mai 2021 à Ouagadougou, les acteurs du secteur des mines étaient en réflexion pour passer en revue l’état de la mise en œuvre du fonds minier de développement local. A l’issue des travaux, des recommandations ont été faites pour une bonne utilisation du fonds au profit de la population.
Rendu opérationnel depuis 2019, l’heure est venue pour les acteurs du secteur minier de faire le bilan du fonds minier de développement local (FMDL). Ainsi, durant deux jours, sous initiative de la Chambre des mines (CMB) les acteurs du secteur des mines et les représentants de l’administration publique ont échangé à bâton rompu sur le Fonds minier de développement local. A l’unanimité, tous ont reconnu l’importance de la création de ce fonds. Concrètement il est ressorti des travaux que la création du fonds a été bien réfléchit, car il a accru le budget de plusieurs régions et communes. Aussi il y a des actions de développement qui commencent à s’opérer sur le terrain.
Pour le directeur exécutif de la chambre des mines du Burkina, la tenue de l’atelier est salutaire. « Depuis mi- 2019 que le fonds miner est opérationnel, nous n’avons pas fait de bilan pour voir quelles sont les difficultés, quelles sont les étapes qu’il faut franchir pour donner à ce fonds des lettres de noblesse », a laissé entendre Toussaint Bamouni . A l’en croire, l’atelier qui a réuni l’ensemble des acteurs qui interviennent dans ce domaine a produit de bons résultats dans la mesure où les échanges ont été francs et le bilan réalisé. A sa suite, Jonas HIEN représentant de la société civile affirme que le fonds minier est apprécié de tous les acteurs, et qu’il y a aussi une volonté de faire en sorte que ce fonds joue son rôle de développement des collectivités.
Quelques difficultés relevées
Le directeur exécutif de la chambre des mines a indiqué que le Fonds minier fait face à quelques difficultés. Cette affirmation est partagée par tous les acteurs qui ont pris part aux échanges. Ils ont relevé le fait que les ressources arrivent en retard pendant que les communes ont déjà bouclé leurs budgets et cela pose un problème d’absorption du budget. C’est d’ailleurs pour cela que le représentant de la société civile Jonas HIEN a indiqué que pour une meilleure gestion de ces fonds l’État doit jouer son rôle de leadership dans la gouvernance. « Ce sont des fonds publics et c’est l’État qui met cela à la disposition des collectivités, il faut qu’on sente l’Etat, car c’est lui qui veille sur le suivi, sur la redevabilité, sur le renforcement des capacités des acteurs. C’est l’Etat qui met à la disposition des collectivités territoriales les ressources humaines nécessaires », a-t-il dit.
Des recommandations pour une mise en œuvre efficace du FMDL
Diverses recommandations ont été faites par les acteurs. En effet, ils invitent l’Etat à assumer son rôle de leaderships et demandent aux miniers de continuer à alimenter le fonds pour qu’il n’y ait pas de rupture. A l’égard des collectivités, il a été demandé la transparence, la redevabilité, dans l’utilisation de ce fonds. « Ces fonds doivent être bien gérés. Il ne faudrait pas qu’il ait des collectivités qui pensent que c’est de l’argent facile, qu’ils peuvent utiliser comme ils l’entendent. C’est de l’argent affecté, encadré pour réaliser le bien-être des populations », a expliqué Jonas HIEN représentant de la société civile.
Quant au Directeur exécutif de la chambre des mines, il a estimé que la clé de répartition du fonds peut être améliorée en tenant compte de l’impact réel de la mine sur le site, en tenant compte d’un diagnostic qui peut être fait au préalable dans la région pour affecter les projets aux plus démunis ou les communes les plus pauvres, et éviter qu’il ait un développement déséquilibré. Ils ont également souhaité que l’on puisse intégrer dans les activités éligibles du fonds minier des activités génératrices de revenu parce qu’il faut créer de la richesse. Enfin tout comme les acteurs de la société civile, les miniers ont souhaité qu’il ait une communication efficace, une communication de masse pour changer la perception du secteur minier au niveau de l’opinion publique.
Les conclusions de l’atelier seront remises à l’autorité, a précisé le directeur exécutif de la chambre des mines Toussaint Bamouni. Mais déjà, il rassure que la chambre des mines va travailler à la prise en compte de ces recommandations.
Mireille Bailly