Mode : le piercing, une autre forme de séduction par excellence

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LE-PIERCING

Pour se faire belle, tous les coups semblent être permis sur le corps féminin. Pour cela, certaines femmes ou jeunes filles font recours au piercing, une pratique qui consiste à se percer une partie du corps, pour mettre une boucle. Dans la coutume, la pratique se fait avec la percée des oreilles. Mais de nos jours, l’on remarque des piercings sur d’autres parties du corps que l’oreille.

A Ouagadougou, il n’est pas rare de voir les jeunes filles percer la langue, les lèvres, les tétons et souvent même les parties génitales. Une pratique qui montre une autre forme de séduction ou pour se faire plaisir. Les raisons de celles qui s’adonnent au percing varient. Ramata Bonkian est étudiante dans un institut de la place. Son charme féminin suscite de l’étonnement car, elle a une boucle incrustée dans la langue. C’est en réalité un piercing, comme on en voit de plus en plus chez des jeunes filles de son âge . A l’écouter le piercing rime avec la tendance, le chic, le glamour. « Je suis une jeune fille dans la fleur de l’âge et pour être encore plus coquette, j’ai décidé de faire du piercing. En plus, de la mode, je l’ai fait par plaisir et pour me sentir belle », a-t-elle expliqué.

BOUCLE-DE-OREILLEPour Minata Lougué, commerçante, faire le piercing permet d’être dans le temps. « Actuellement, c’est la mode entre copine. Si tu n’as pas de piercing, tu n’es pas dans le style», s’est-elle justifiée. Contrairement à Ramata et Minata, Tamara (nom d’emprunt), une travailleuse de sexe, a fait son piercing sur le nombril. « J’ai fait un piercing sur le nombril pour être différente des autres et surtout pour attirer l’attention des hommes. Quand je soulève mon habit, je sens le regard des autres et cela me fait vraiment plaisir », a-t-elle soutenu. Si pour les filles cette pratique les permet de se rendre encore plus coquettes, pour les praticiens c’est un moyen pour se remplir les poches.

« Le marché n’est plus très rentable »

Pour mieux connaitre le métier de piercing, nous nous rendons chez Tupac Tattoos & piercings, une entreprise spécialisée en la matière située au quartier patte d’oie de la ville de Ouagadougou. Là, nous rencontrons Bob, un jeune ghanéen qui exerce le métier il y a environ une dizaine d’années. Il a confié que le métier nourrit son homme sauf que le marché est morose ces derniers temps. A l’en croire, lorsqu’il s’était nouvellement installé au Burkina, il pouvait avoir 60.000F par jour. Mais actuellement, le marché n’est plus très rentable. Sa clientèle est composée en majorité de femmes. Pour faire le piercing, il utilise une aiguille neuve, stérilisée pour éviter les contagions de maladies.

DES-BOUCLESPar rapport au coût de l’opération, le perceur précise que chez lui, les prix varient en fonction de la partie du corps. « Quand il s’agit de faire des piercings sur les parties intimes, le coût peut aller jusqu’à 30 000 FCFA. Mais pour les autres parties, le nez, la langue, le client décaisse environ 5000F, 7500F voire 15000 FCFA », a-t-il dit. Sur place, nous échangeons avec un client qui a souhaité s’exprimer sous le couvert de l’anonymat. « Cela fait quelques années que j’ai découvert le monsieur. Je viens régulièrement avec des clients parce qu’il fait bien son travail. Le matériel est bien traité et le travail est propre. Moi j’ai au moins trois piercings sur le corps et j’adore » a-t-il dit. Amour, effets de mode sont bien de raison de cette pratique tant prisée par les jeunes.

Les piercings sont sources de maladies

Pour Dr Léopold Ilboudo, dermatologue à Tripano, le piercing est souvent source de maladies. De ses explications, le piercing peut causer des chéloïdes, des nécroses au niveau des oreilles. Aussi, il rajoute que cette pratique dans certains cas, peut-être la voie de transmission du VIH, de l’hépatite B, de la syphilis, des eczémas et même des maladies bactériennes qui peuvent provoquer des furoncles, des plaies.

BLANDINE-THIEBA
Pr Blandine Thiéba, gynécologue au CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou

Abondant dans le même sens, Pr Blandine Thiéba, gynécologue au CHU yalgado Ouedraogo , indique que faire du piercing sur le nombril, occasionne un risque très important de distension abdominale, source de déchirure et de douleurs lors des grossesses. En outre, la gynécologue précise que le piercing sur les mamelons peut entraîner des infections de la glande lactifère. Et de marteler: « Il ne faut jamais allaiter un bébé avec un sein où il y a un piercing». Quant aux organes génitaux, lieu où certaines personnes font le piercing, Pr Thiéba les conseille de faire très attention, car il peut être source d’infection et d’irritation.

Wendemi Annick KABORE

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