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Mouvement social : Le syndicat du ministère des infrastructures entame une grève de 72 heures

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En réaction de la « non tenue par le gouvernement de ses engagements » à leur égard, les travailleurs des travaux publics, du Bâtiment, de l’Hydraulique et Assimilés section du ministère des infrastructures (SYTTPBHA/MI) initie à partir de ce 04 juin un mot d’ordre de grève prévu pour durer trois (03) jours.

 

Le syndicat du ministère des infrastructures a peu goûté le refus que leur ont opposé les forces de l’ordre, sur injonction des autorités ministérielles, alors qu’il conviait ses membres à un sit-in qui était prévu pour se tenir le 07 mai dernier. Un sit-in que le syndicat avait initié en vue de rappeler le gouvernement sur la tenue des engagements qu’il avait pris depuis le début de juillet 2017.

Alors que le gouvernement tarde à tenir ses engagements la coordination a décidé de muscler son action ; d’où le mot d’ordre de grève qui ne prendra fin que le 06 juin prochain. La plateforme revendicative quant à elle, comprend onze (11) points qui vont du respect des libertés syndicales à l’arrêt des surfacturations mais aussi une déconcentration accrue des actions du ministère. « Les directions régionales ne sont nullement impliquées dans les travaux, elles ne font que suivre les décisions prises au niveau central. Il faut que les directions régionales puissent jouer leur rôle. » plaide M’bi Yaméogo, le Secrétaire Général du syndicat. La location d’un espace de la direction régionale du centre dudit ministère à une entreprise de la place, ne rencontre pas non plus l’assentiment du SYTTPBHA qui considère qu’il ne s’agit rien de moins qu’une annexion.

Transparence sur l’attribution des marchés

Le syndicat dénonce par ailleurs un certain nombre d’anomalies dans le domaine de la construction d’infrastructures. A les entendre, beaucoup de projets infrastructurels sont l’objet de surfacturations qui quadruplent souvent le prix de référence. Un manque de transparence est aussi noté dans l’attribution des marchés et le syndicat de plaider non seulement pour plus de transparence dans l’attribution des marchés mais aussi de privilégier les entreprises et personnels nationaux pour l’exécution des travaux.

« La tendance des entreprises étrangères est de ne recruter que dans leur pays d’origine alors qu’il y a une main d’œuvre locale qui a aussi besoin d’être embauchée. » décrypte M’bi Yaméogo qui déplore par ailleurs que même les entreprises nationales ont souvent tendance à recruter ailleurs. A cela s’ajoute le fait que certaines entreprises qui ont obtenu des marchés par entente directe n’arrivent souvent pas à exécuter les tâches qui leur sont confiées. Le sit-in de ce 04 juin n’aurait été décrété qu’en dernier ressort puisque le SYTTPBHAM qui décrie aussi les conditions de formation des ingénieurs déclare avoir auparavant annulé quatre mots d’ordre de sit-in sans que le gouvernement daigne tenir ses promesses.

Soumana Loura

Mireille Bailly

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