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Fasopic : Faites- nous un bref résumé de votre parcours musicale?
Smarty : C’est d’abord une opportunité que le huitième sens me donne d’être présent sur la première compile au Burkina Faso avec « Faso connexion » ou je fais « papou chéri », ce qui va permettre au public burkinabé de me découvrir véritablement en solo. Ensuite je participe à une deuxième compilation, « chronique noire » ou je fais le sentier de la tragédie en featuring avec Mawndoe, d’où naitra le groupe yeleen. Avec Yeleen, on a fait dix années et sorti cinq albums. Aujourd’hui, c’est une nouvelle page qui s’ouvre à moi où je passe à ma carrière solo avec un album « African Kouleur », à mon actif, qui a été lauréat du prix découverte RFI, ce qui m’a aussi permis de signer avec des structures en France avec lesquelles j’entame une nouvelle carrière dans l’intention de promouvoir ma carrière internationale.
Alors dites- nous dans quel registre musical vous évoluez ?
Je pense que je n’ai pas changé, je suis toujours dans le hip hop. Sauf que dans le hip Hop, il n’y a pas que du rap mais plusieurs variantes dont le reggae, le raga le RnB, le saule. Aujourd’hui, d’autres choses se sont ajoutées à la branche du hip hop telles que la trappe, l’afro- trappe. Quand on parle du hip hop, les gens ont tendance à voir le rap uniquement alors que c’est aussi le chant le graffiti, la danse, c’est ce qui a permis à ce mouvement d’exister jusqu’à maintenant. Ceci étant, je dirai que j’ai simplement évolué.
Quel est le message que vous véhiculez à travers vos chansons ?
Appartenant à la zone urbaine du monde du hip hop, c’est est une musique de la jeunesse, qui dénonce et qui se veut aussi être une musique qui porte des causes. Alors je pense que ce que j’écris dépeint plutôt les tares de la société. Mais je ne me penche pas uniquement sur ça. Je me dis que la vie est faite de joies de peines de bonheur donc on trouve un peu de tout ceci dans ma musique, car j’estime que la vie est comme un tableau, comme une peinture avec différentes couleurs. Quand je crée une chanson, je m’assure qu’on y trouve toutes ces couleurs à travers les thématiques que j’aborde, sinon mon combat il est social, parfois politique mais pour le choix de l’artiste que je suis, je veux travailler, promouvoir le développement culturel dans mon environnement immédiat.
Alors en tant que pionnier de la musique hip hop burkinabé, quelle lecture faites-vous de la musique burkinabé en général?
Je fais une lecture assez positive de la musique burkinabé. Seulement qu’on a l’impression que les choses n’avancent pas mais je pense qu’on essaie de faire de notre mieux pour représenter la musique de notre pays. Quant à la jeune génération qui monte, elle a énormément du talent mais peut être qu’elle n’a pas les opportunités d’exposition que nous avons eues quand nous étions là. Si non il y a vraiment du talent mais aussi un problème de diffusion et de désintéressement. Aujourd’hui les choses ont beaucoup changé et il revient à l’artiste d’aller à la quête de l’excellence. Je pense que c’est ce qui a été un avantage pour nous au début de notre carrière.
Cela fait un bon moment que vous évoluez dans le domaine de la musique, es ce que la musique nourrit son homme selon vous ?
Je répondrai à cette question par l’affirmative, car depuis tout ce temps que j’évolue, je n’ai pas pensé à ouvrir une boutique et je ne fais rien d’autre à part la musique. La seule initiative d’entreprenariat c’est que depuis un mois quand j’ai lancé ma propre ligne de vêtement. Sinon depuis tout ce temps j’avance sans penser à entreprendre quoi que ce soit, pas parce que je n’avais pas envie mais parce que j’estime que la musique prend tout mon temps et mon argent. Au-delà de ça, il faut en faire un métier, une vocation et je n’ai pas une autre réponse mais je dirai qu’à part la musique, je fais la musique.
Vous avez fait une confidence dans un magazine de la place ou vous disiez avoir la nostalgie du groupe ‘’yeleen’’. Est-ce à dire que ce duo peut revenir musicalement parlant ?
Je pense que le titre qui a été fait du magazine en question est vendeur. Ce qui est plus ou moins normal car c’est du journalisme et lorsqu’on fais un article on cherche plus ou moins à le vendre. Mais pour ceux qui ont acheté ce magazine, ils y ont vu ce que j’ai voulu dire et si on s’arrête juste au titre ça peut paraitre incompréhensible. Quand on fait 10 ans avec un groupe, Il est normal de penser de temps à autre aux bons moments passés ensemble et c’est ça la nostalgie mais dire qu’il y a eu envie de revenir former un groupe. Je l’ai toujours dit, on reste dans les rapports amicaux mais professionnellement, les choses se sont arrêtées. Quant à ce titre il est un peu flatteur et suscite de l’espoir, quelque part c’est positif si ça permet aux gens d’avoir un petit sourire et se dire que tout peut reprendre un jour.
Pour finir qu’es ce qui fait votre actualité ?
Alors je suis sur un projet de sorti d’album qui va bientôt paraitre. Pour vous dire que je ne me suis jamais arrêté de bosser et là comme vous le constater je suis en studio où je suis avec mon arrangeur, Thierry avec qui, nous construisons tous les projets qui sont ensuite masterisés en France. Cela ne veut pas dire que j’ai coupé avec mes bases mais je reste authentique en faisant un mélange entre nos réalités et celle d’ailleurs car le plus important, c’est de garder ses racines. Donc le projet actuel c’est la sortit de mon album et arrivé à m’imposer à l’international. En toute humilité, je pense que j’ai tout donné au Burkina avec mon groupe comme en solo, alors je me suis lancé à l’échelle internationale.
Flore Kini ( Stagiaire)
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