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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est réjoui mercredi du projet du gouvernement roumain de transférer l’ambassade du pays à Jérusalem qui suscite pourtant une vive polémique, le président roumain s’y opposant.
S’exprimant par communiqué lors de la visite de deux jours en Israël de la Première ministre de Roumanie, la sociale-démocrate Viorica Dancila, M. Netanyahu a « exprimé son appréciation après l’approbation par le gouvernement roumain d’un projet de décision initiant le transfert de l’ambassade à Jérusalem ».
Il y a quelques jours, le chef du parti social-démocrate roumain, Liviu Dragnea, avait annoncé la « décision » du gouvernement de transférer la représentation diplomatique du pays à Jérusalem.
Si elle confirmait ce projet, la Roumanie emboîterait le pas aux Etats-Unis et à la reconnaissance controversée par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Le chef de l’Etat roumain de centre droit Klaus Iohannis, qui cohabite de manière tendue avec le gouvernement social-démocrate, a toutefois exprimé son désaccord estimant qu’un tel transfert serait contraire au droit international.
L’ONU considère que le statut de Jérusalem doit faire l’objet d’un accord entre Israéliens et Palestiniens. Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte, est occupée et annexée par l’Etat hébreu.
Prise dans le tir croisé entre M. Dragnea, qui joue dans l’ombre un rôle déterminant dans la conduite des affaires de l’exécutif, et M. Iohannis, la Première ministre a assuré que son gouvernement s’était contenté de lancer une « plate-forme de discussions » sur un transfert.
Empêché de prétendre au poste de Premier ministre en raison d’une condamnation à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale et poursuivi pour corruption, « M. Dragnea veut se poser en interlocuteur privilégié d’Israël et des Etats-Unis en Roumanie », a estimé pour l’AFP l’analyste politique Radu Magdin.
Seul pays de l’ancien bloc communiste à avoir maintenu des relations diplomatiques avec Israël après la guerre de six jours de 1967, la Roumanie du dictateur Nicolae Ceausescu avait également des rapports étroits avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Lors de sa visite, Mme Dancila a également discuté « de projets communs dans les domaines de la sécurité, de la santé, de la technologie et de la cyberdéfense », selon un communiqué du Premier ministre israélien.
Une rencontre entre des ministres israéliens et roumains aura lieu « dans les mois qui viennent » en Roumanie, a-t-il ajouté.