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Nos minières font grise mine !

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L’expansion de l’industrie burkinabè est essentiellement tractée par le sous-secteur minier. Le boom minier au Burkina, nous le devons au choix d’une économie libérale ouverte et aux conditions (code minier de 2003) que nous avons créés pour attirer des investisseurs étrangers. Un code minier attractif et compétitif qui a su attirer chez nous, des capitaux (sommes faramineuses) d’acteurs étrangers canadiens, australiens, sud-africains…. Des sociétés opèrent sur nos sites miniers et génèrent des richesses, des emplois et des recettes fiscales sur notre sol.  

Ce code minier a permis la mise en production d’une dizaine de mines industrielles avec des impacts macroéconomiques très importants (environ 12% au PIB) et l’or est passé comme premier produit d’exportation. Le Burkina Faso, qui exportait au début des années 2000 moins d’une tonne d’or a connu une forte croissance, et la production nationale a été évaluée à 52,662 tonnes en 2018. En termes de valeur, cette production 2018 a rapporté 266 milliards de FCFA au budget de l’Etat.

 

Une embellie qui risque d’être de courte durée ! En révisant le code minier en 2015, la Transition burkinabè a estimé que l’Etat ne tirait pas assez parti de l’exploitation minière alors que les mines constituent une opportunité de développement durable. Le secteur minier vit ces cinq dernières années un ralentissement, les mines sont sous tensions communautaires. A cela s’ajoute le risque sécuritaire (enlèvement de trois expatriés : roumain, indien et canadien), et le récent incendie des installations de la mine Youga. Cette situation a comme conséquence, les découragements, auprès des opérateurs économiques étrangers et l’instauration d’un climat de méfiance qui n’incite aucun investisseur à venir s’installer au Faso.

 

Nos mines industrielles broient aujourd’hui du noir ; elles traversent des moments difficiles qui impactent sur l’attractivité du pays. En diabolisant les minières, nous créons une menace sur les investissements dans le pays. Avons-nous les moyens de nous passer des investissements privés? Historiquement, le Burkina a connu une période d’exploitation minière sous la férule nationale (SOREMIB à Poura et CEMOB à Essakane) mais cette expérience a viré au drame. Il résulte de ce fait, une tendance au désinvestissement et le risque de fermeture d’un nombre important d’entreprises. L’industrie touristique burkinabè est déjà en berne, passera-t-elle la main aux mines, dernier pilier de notre économie ?

Allons seulement !

AG Ibrahim

Bernard HIEN

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