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Nous n’avons que le Sahel et si nous le perdons nous sommes tous perdus !

Le 19 août dernier, le poste militaire de Koutougou, dans la province du soum, pas très loin de la frontière malienne, a été visé par une attaque terroriste d’une rare violence. Le bilan est lourd, vingt-quatre soldats burkinabè sont tombés en sacrifice sur le champ de l’honneur, selon un bilan officiel. La patrie prie pour que ses héros reposent en paix, tout en leur étant reconnaissante de la protéger. Le Faso se souviendra toujours de ce qu’ils ont fait pour lui et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Les interrogations que les citoyens burkinabè se posent sont légitimes. On ne peut pas comprendre en plein état d’urgence, ces tueries toujours avec le même mode opératoire (se faire surprendre) et mieux lorsque les troupes sont alertées par les renseignements sur le risque potentiel! C’est malheureux surtout que dans cette hécatombe, il y ait de la place pour des rumeurs malveillantes et démobilisatrices alimentées par des officines obscures pour saper le moral des soldats et semer la confusion dans l’esprit des citoyens.

Dans le triangle agité du Sahel (Mali-Niger-Burkina), les attaques se poursuivent à un rythme infernal depuis des années. Le 14 mai dernier, vingt-huit soldats nigériens ont péri dans une embuscade dans l’ouest du pays, zone de Tongo Tongo, Région de Tillabéry, à quelques encablures du Mali. Hier, 21 août 2019, une mission d’escorte de l’armée malienne est accrochée dans une embuscade entre Boni et Hombori. Cinq soldats ont été tués suite à cette attaque et un important matériel a été aussi détruit.

Les organisations extrémistes qui écument les frontières des trois pays sahéliens, se sont faites un trésor de guerre : voitures, armes, munitions, motos, … sur des attaques de camps isolés. Un arsenal pour renforcer leurs activités déstabilisatrices. Les hors -la-loi qui nous défient ne sont pas mieux équipés que les armées entières et structurées qu’ils ébranlent. En réalité, les techniques de combat ne se sont pas améliorées dans nos pays. Tout baigne, apparemment, dans un immobilisme tétanisant. Face à un ennemi nomade, il est suicidaire de rester statique. A ces bandes de malfrats, il faut opposer de petites unités combattantes en perpétuel mouvement. Le colonisateur lui-même avait compris que dans cette mer de sable, il fallait s’appuyer sur des unités endogènes méharistes pour sécuriser les frontières. Après une attaque, et pour vaincre les assaillants, il faut d’abord situer véritablement les responsabilités et savoir tirer les leçons des défaillances de la stratégie adoptée. La lutte continue !

Ag Ibrahim Mohamed

Bernard HIEN

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