La confédération paysanne du Faso a initié une formation à l’endroit des organisations paysannes de la cité du paysan noir. Cette séance d’apprentissage des acteurs s’est tenue à Banfora du 1er au 2 juin 2020. L’objectif est de mettre en œuvre dans la région un projet dénommé « Accompagnement des acteurs de l’offre et de la demande sur les marchés institutionnels agricoles du territoire au Burkina Faso ».
Dans l’optique de lutter efficacement contre la faim et promouvoir la production agricole des organisations paysannes, la Confédération paysanne du Faso a durant 48 heures outillé les organisations paysannes de la région des cascades. Cette formation visait à développer une stratégie de recherche de débouchés commerciaux pour les producteurs issus de l’agriculture familiale, basée sur la commande publique de produits agricoles comme levier de développement. Durant les deux jours, il a été question d’améliorer les connaissances, faciliter le partage d’expérience, donner des conseils pratiques aux participants et échanger sur les différents contrats types des acteurs.
Afin de donner plus de visibilité à l’organisation, un réseau dénommé « Nada Sira » a vu le jour. La structure a été présentée au Directeur Général du CHR de Banfora et au gouverneur de la région des Cascades le mardi 2 juin, deuxième jour de la formation. Au cours des différentes audiences avec les deux personnalités, les acteurs ont affirmé leur satisfaction. A en croire leurs propos, le Directeur Général du CHR qui n’avait pas connaissance de leur structure dans la région les a rassuré de son accompagnement. « Après avoir fait la connaissance de la structure, nous avons pris bonne note. Nous restons disposés pour l’accompagner du fait qu’elle fait de la production locale son cheval de bataille. Aussi, nous transmettrons l’information de leur existence aux différentes administrations de la région pour un accompagnement judicieux » a laissé entendre le gouverneur.
Les acteurs apprécient l’initiative
Sidiki Dieudonné Traoré, président des producteurs agricoles de la province de la Léraba, note que cette session n’est qu’une continuité de rencontre afin de pouvoir mettre en place les textes du réseau des transformateurs et transformatrices. Aussi dit-il, c’est le lieu préparer non seulement des plaidoyers auprès du gouverneur, du Directeur Général du CHR de Banfora mais également pour échanger avec eux sur leurs productions que sont le riz étuvé, la farine transformée et bien d’autres transformations afin de voir comment les autorités peuvent les accompagner.
Adama Rouamba de la ligue des consommateurs a noté que ces 48 heures ont été intense en activités et que beaucoup de modules ont été dispensés aux organisations paysannes notamment le plaidoyer qui vont permettre aux organisations paysannes d’être opérationnel et d’aller à la conquête du marché institutionnel. Pour ce faire argue-t-il : « la ligue des consommateurs va apporter ses conseils techniques et ses appuis car la confédération paysanne du Faso leur fait confiance et la ligue fera tout pour préserver cette confiance ».
Ouedraogo Seydou, producteur agricole, éleveur et membre du conseil d’administration de la confédération paysanne du Faso, a quant à lui signifié que ces deux jours d’activité rentrent dans le cadre de l’accompagnement que la confédération paysanne du Faso a bénéficié grâce à ses partenaires. Ce qui à son avis a permis à la confédération d’identifier la région des Cascades comme une région pilote pour la mise en œuvre du projet sur l’accès des organisations paysannes aux achats institutionnels pour la cantine scolaire. Selon lui, ces deux jours ont permis à la confédération paysanne et aux membres du réseau Nafa Sira qui regroupe les transformateurs et transformatrices, les producteurs et productrices et même d’autres acteurs dans le secteur de se retrouver pour échanger sur l’objectif de la mise en place du réseau qui est d’accéder au marché institutionnel.
En rappel, cette initiative est née à partir d’un projet pilote dénommé » Accompagnement des acteurs de l’offre et de la demande sur les marchés institutionnels agricoles du territoire au Burkina Faso (projet AMIAGRI) et financé par le comité français pour la solidarité internationale (CFSI), la fondation de France, Acting for Life (AFL) et mis en œuvre dans la région des Cascades par la confédération paysanne du Faso (CPF) et INADES formation au profit des organisations paysannes.
Aristide Nombré (correspondant)