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Le peintre Mathias Yaméogo, a représenté le Burkina Faso à la première édition du concours « Oscar of African Creativity » (Oscar de la créativité Africaine) tenu en Egypte du 1er au 10 Septembre 2019. Initié par le ministère de la jeunesse et des sports de la république Arabe d’Egypte, ce concours vise à donner l’occasion aux jeunes africains de développer et de faire connaitre leur talent dans divers domaines de créativité. A l’issue de cette compétition, dans la catégorie peinture, le représentant du Burkina a obtenu le 3ème prix. FasoPic est allé à sa rencontre.
FasoPic (FP) : Qui est Mathias Yaméogo ?
Mathias Yaméogo (MY) : Mathias Yaméogo est un jeune Koudougoulais qui fait de son mieux pour servir sa communauté à travers son talent artistique qui est la peinture. La petite histoire c’est que cette passion a d’abord commencé par le dessin à l’école primaire, où j’ai toujours été parmi les meilleurs. Au fur et à mesure que je prenais de l’âge, le talent aussi s’améliorait et je ne pouvais me passer du crayon. Pouvoir servir et communiquer à travers le dessin ; c’est ce qui m’a motivé en réalité. Et ça m’a permis de participer en 2012 à Troyes en France, à un concours international appelé « Graine d’artiste » organisé par l’UNESCO.
FP : Comment vous sentez-vous dans le domaine ?
MY : Déjà il faut dire que c’est à partir de 2014, que j’ai déposé le crayon pour tenir maintenant le pinceau. Et cela parce que je me suis offert des stages de perfectionnement, en côtoyant les professionnels du domaine et en participant à des festivals qui réunissaient les artistes de divers horizons. Depuis là, je me sens bien, je me sens moi-même. Je suis à l’aise avec le crayon ou le pinceau étant donné que ça fait partie de moi. On me pose très souvent la question de savoir si je m’en sors, mais moi je me pose rarement cette question, parce que si je le faisais je n’allais plus avoir cette motivation de continuer.
Où Mathias Yaméogo expose-t-il ses œuvres ?
MY : J’expose un peu partout. Depuis très longtemps j’ai noué des partenariats avec plusieurs structures notamment des hôtels, des associations et aussi des particuliers à Koudougou, à Ouagadougou et même Côte d’Ivoire.
FP : Vous avez été classé 3ème lors de la première édition du concours de l’Oscar de la Créativité Africaine tenu en Egypte, comment avez-vous accueilli la nouvelle ? Et que représente cette distinction pour vous ?
MY : « Rire »
C’est une satisfaction de savoir que ce qu’on fait est reconnu, valorisé et accepté ailleurs que chez soi. J’ai reçu une attestation et un trophée et pour moi c’est un encouragement à mieux faire. C’est-à-dire que c’est maintenant que je dois encore redoubler d’efforts, en prenant de l’élan, pour aller de l’avant. Ce prix vient me dire : Voilà tout ce que tu as fait, c’est bien, mais il faut encore faire mieux.
FP : Quel est l’effort qui a prévalu à ce prix ?
MY : Il faut noter que c’était une compétition assez rude qui a regroupé plusieurs pays de l’Afrique dans plusieurs domaines de la créativité, tels que l’art plastique, les courts métrages, la musique et l’animation. Et en peinture, une dizaine de pays étaient en compétition. J’ai eu la chance de représenter mon pays le Burkina Faso. Dans ce genre de compétitions, quand elles se déroulent hors de ton pays, il faut savoir qu’en allant ce n’est pas en son nom propre, mais au nom de tout le pays et quand les honneurs vont tomber, ce sera au nom de tout le pays. A l’issue dudit concours, j’ai donc été classé 3ème.
FP : Un prix de plus pour le Burkina Faso, il faut le dire ; mais comment les premières autorités l’ont accueilli ?
MY : En réalité, il n y a pas eu assez de bruit autour de ce prix. C’est juste qu’à mon retour de l’Egypte, j’ai été reçu par le directeur général du BBDA (Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur). Il faut rappeler que c’est grâce au fonds de mobilité du BBDA que j’ai pu effectuer ce voyage. Donc à mon retour il était de mon devoir de rendre la politesse à la structure à travers son premier responsable.
FP : Quel est le plus grand rêve de Mathias en tant qu’artiste ?
MY : Ma satisfaction sera de contribuer à travers mon art pour valoriser et promouvoir la culture. Et que tout ce que je fais soit reconnu à sa juste valeur et apprécié non seulement par la population de mon pays mais par celle des autres pays. Mon plus grand rêve est de pouvoir au soir de mon existence, laisser un patrimoine plus que national ; pour qu’on sache qu’il y a eu quelqu’un qui a vécu et qui a laissé un héritage. Pour ce faire, je suis en train de penser à mettre en place un musée pour perpétuer l’ensemble de mes œuvres à la nouvelle génération.
FP : Quel est votre mot de fin ?
MY : Mon dernier mot sera de lancer un appel à l’endroit de la population et du ministère de la culture, pour dire que la culture est à valoriser ; et de ce fait il faut y investir. Aussi, quand ont dit culture, ce n’est pas uniquement tradition et coutume, ce ne sont pas que les arts. La culture c’est tout ce qui nous identifie en tant que burkinabè ; comme ce que nous mangeons, notre mode d’habillement et notre langage. Donc il faut valoriser toutes ces valeurs culturelles qui constituent notre richesse, et vous verrez que c’est à partir de ce moment que nous amorcerons « le véritable développement ».
Aziz KABORE, Correspondant