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Ouverture des lieux de culte : est -ce vraiment nécessaire 

 

Le coronavirus a tapé à la porte du Burkina Faso, depuis le 9 mars 2020. Dès lors, le nombre des cas confirmés à la maladie est passé de 02 à 729 à la date du 05 mai 2020. Pour endiguer cette maladie, le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, a décidé, le 20 mars passé, avec le « ok » des responsables religieux, de la fermeture des lieux de culte. Un mois après, lasse d’attendre, un groupuscule de jeunes musulmans a fait irruption devant la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), pour exprimer son ‘’on en a marre’’, en exigeant une réouverture dare-dare des mosquées.

Le vendredi 02 mai 2020, la FAIB annonçait dans un communiqué officiel, la réouverture des mosquées sur toute l’étendue du territoire national. Quelques jours plus tard, c’est au tour de la FEME, la Fédération des églises et missions évangéliques d’annoncer la réouverture prochaine, c’est-à-dire le 10 mai 2020, des églises. Pendant ce temps, l’église catholique et la communauté musulmane Ahmadiyya maintiennent la fermeture de leurs lieux de cultes jusqu’à nouvel ordre. Et comme argument, elles soutiennent que compte tenu de l’évolution du COVID-19 au Burkina Faso, et dans le souci de toujours contribuer à briser la chaîne de contamination, il serait mieux de garder ces lieux de prières closes, pendant encore un moment. La patience est donc primordiale en ce moment de guerre mondiale contre le corona virus.

L’attitude des jeunes musulmans devant la FAIB, pour exiger manu militari la réouverture des mosquées a fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein des populations. Sur les réseaux sociaux, c’était le saumon de la bêtise humaine. En effet, certains internautes ont salué les agissements, et ont même dressé leurs félicitations et encouragements aux jeunes gangsters. Par ces mêmes canaux, d’autres personnes ont tiré à boulet rouge sur ce comportement, en leurs demandant de « se repentir ». C’est notamment le cas du président délégué de la fédération des associations islamiques du Burkina El Hadj Boubacar Yugo, qui a déploré sur une chaine de télé de la place, ce qui s’est passé. « Un bon musulman ne se comporte pas ainsi, surtout pendant le jeûne » et par conséquent, « ces jeunes qui ont manifesté devant la FAIB doivent demander pardon à Dieu », a-t-il dit.

Face à cette situation, plutôt que de prendre à bras le corps le problème, plutôt que d’aider le gouvernement à lutter contre la propagation de la maladie à Coronavirus, certains amoureux de la prière préfèrent fermer les yeux sur les répercussions que peut avoir le COVID-19 sur l’ensemble de la population, et ouvrir les portes des lieux de culte. Or, le risque est vraiment trop grand. Il faudrait que les Burkinabè mettent de côté leurs émotions, et contribuer à combattre la pandémie afin de ne pas subir ce qui est arrivé au Ghana.

Nicolas Bazié

Annick KABORE

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