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Le syndicat des avocats du Burkina Faso a animé un point de presse le mardi 29 janvier 2019 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était d’informer l’opinion nationale et internationale de l’arrêt des audiences correctionnelles au niveau des palais de justice.
C’est à l’issue d’une déclaration relayée par voie de presse, que le Syndicat des Avocats du Burkina Faso (SYNAF) a été saisie par correspondance du 31 décembre 2018, reçue le 09 janvier 2019 où un groupe de trente détenus à la maison d’arrêt de correction de Ouagadougou (MACO) alertait le syndicat sur leur situation. En effet, selon le secrétaire général du SYNAF, Me Bayala Edasso Rodrigue au terme de cette correspondance, il ressort que des milliers de personnes sont illégalement et arbitrairement détenues sans jugement parce que le personnel de la Garde de Sécurité Pénitentiaire (GSP) refuse de les extraire et de les conduire devant les tribunaux et cours pour y être jugées.
Encore le syndicat, suite à cette correspondance, ils ont effectué une visite à la MACO pour échanger avec les intéressés. « Au terme de cette visite ce que nous avons pu constater est alarmant, humiliant, indigne et choquant » a martelé Me Bayala. En effet, il a affirmé que des personnes placées sous mandat et détenues depuis février 2018 sans avoir été entendues une seule fois par un juge sur ce qu’on leur reproche. Pire, des personnes malades sont incapable d’obtenir une liberté pour aller se soigner. A ceux s’ajoute, des détenus de depuis août 2018 sans jugement alors qu’ils auraient pu être jugés dans les deux semaines au plus tard. C’est pourquoi en conséquence de cette saisine et de ce constat, le syndicat a estimé qu’il se doit d’être d’une part le porte-voix de ses sans voix mais aussi traduire sur la place publique la souffrance de ses détenus en prenant à témoin l’opinion nationales et internationale de cette violation massive et prolongée des droits de l’homme.
Aussi, le syndicat interpelle à nouveau le gouvernement après sa déclaration du 29 novembre 2018 à s’assumer pleinement en mettant fin à cette situation. Car, disent-ils : « une telle attitude est inimaginable voir inconcevable dans un Burkina Faso post insurrectionnel où la justice a été mise au cœur des préoccupations des populations, donnant naissance à des états généraux qui ont abouti à l’adoption d’un pacte censé apporter du souffle à Dale justice déjà agonisante ». Pour finir, tout en dénonçant avec la dernière énergie la détention illégale et arbitraire dont sont victimes des milliers de personnes, Me Bayala et ses camarades ont annoncé que le SYNAF entreprendra dans les jours à venir des actions de droit en vue de contraindre l’Etat du Burkina Faso, à assumer ses responsabilité.
Wendemi Annick KABORE