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Depuis quasiment un mois, certains habitants de la ville de Dori font des nuits branches à la recherche de l’eau. Des familles attendent tard des fois les nuits en espérant qu’une goutte d’eau sorte du robinet. Par exemple à la borne fontaine publique du quartier Nyarala, la gérante Aissatou Dicko nous a confié que l’eau a cessé de couler dans sa fontaine il y a plus de 6 heures. « Ici le problème d’eau est criard, depuis la nuit, l’eau est venue à deux reprises seulement et elle n’a pas tardé à se couper » a- t-elle relaté.
Des centaines de bidons, des charrettes déposés, avec une foule de jeunes, d’enfants et de femmes attendent désespérément le liquide précieux sous un soleil de plomb. Boureima Nikiema fait partie de ceux- là qui ont fait le pied de grue. « Depuis la nuit je suis ici à la recherche de l’eau. Présentement la famille a besoin d’eau. Hier j’ai envoyé mes enfants parcourir la ville à la recherche de l’or bleu. Ils ont trouvé une seule barrique et à l’heure où je vous parle, il n’y a plus une goutte d’eau à la maison ». Il a par la suite ajouté que même ses animaux ont besoin d’eau.
Mohamed Yebrema est là aussi à la recherche de l’eau. Élève de son état, il estime que le manque d’eau joue considérablement sur ses études car souvent par manque d’eau, il n’arrive pas à préparer sa nourriture. « Hier nuit, je n’ai pas mangé à cause du manque d’eau et je ne me suis meme pas douché. Dans ces conditions, comment je peux produire de bons résultats à l’école?» se plaint-il.
Cap sur Petit Paris, secteur un de Dori. Les mêmes résultats se font constater dans ce quartier. Là, pas une goutte d’eau dans le robinet de Madame Yao. Et selon elle, ce problème est récurent. « L’eau est coupée depuis 23 heures hier nuit et c’est vers 14 heures qu’elle est revenue et une heure après, elle est repartie. La coupure d’eau est récurrente ici, car de fois on peut faire deux à trois jours sans eau » a-t ‘elle confié .
Un problème au visage connu
Cette situation, selon Yempabou Roland Lompo, le chef de service de l’ONEA, Dori est liée à la forte demande du moment. En plus il a estimé que la capacité de production de leur station est dépassée. « Présentement la demande est estimée à 2700 mètre cube alors que nous produisons 2400 mètre cube » a-t-il relevé. A l’en croire, il est prévu des mécanismes pour alléger la souffrance des populations comme des rotations dans l’approvisionnement dans chaque quartier. Il finit par conclure que dans les mois à venir, il est envisagé la mise en service d’une nouvelle station d’une capacité de 230 mètres cube par heure dans le cadre du triangle d’eau au Sahel. Une chose qui viendra résoudre définitivement le problème de pénurie d’eau à Dori.
Inoussa Zongo, Correspondant