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Portrait : Norbert Zongo sa vie, ses convictions

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13 décembre 1998- 13 décembre 2018, voici 20 ans que Norbert Zongo dit Henri Sebgo s’est éteint. De sa vie de journaliste, il écrivait des articles très critiques. Aujourd’hui, le journaliste d’investigation est devenu un symbole de la liberté s’expression et de la lutte pour les droits humains.

Norbert Zongo, source d’inspiration de la jeunesse burkinabè, continue de vivre.En effet, à travers leurs écrits, leurs idées et leurs convictions du métier, les jeunes ne manquent pas de le célébrer. Musique, peinture, slam, carricature, chacun tente de retracer la vie de l’illustre disparu.
Qui est-il ?
Née en juillet 1949, Norbert Zongo a été inscrit à l’Ecole régionale de Koudougou où il a fait ses études primaires. Il entre en 6e au Cours Normal de Koudougou en octobre 1964. Norbert Zongo, créé alors son premier journal ” La voix du Cours Normal “. Ecrit sur des feuilles de cahiers d’écolier. Très tôt le matin (4 h 30 mn), Norbert ZONGO écoutait la BBC et d’autres radios étrangères, il sélectionnait les nouvelles intéressantes et en faisait des brèves qui seront affichées avant 6 h 30 mn. Mais taxée plus tard d’avoir une connotation politique, la ” Voix du Cours Normal ” sera interdite. Norbert ZONGO obtient le BEPC en 1969 mais est interdit d’accès à toutes les classes de Seconde des établissements scolaires du Burkina Faso et cela pour des raisons, inconnues.
Plus tard, il devint Instituteur-adjoint à Barsalogho (province du Sanmatenga) à partir de 1971. Alors enseignant, il obtient son baccalauréat en 1975. Son départ de Barsalogho à Pô mécontentera les populations qui voyaient ainsi partir un être cher. Norbert ZONGO enseignera également à Pô. Sa vie d’enseignant est aussi caractérisée par la conviction et la détermination. Alors instituteur à Pô, Norbert Zongo s’est inscrit à la Faculté de Droit, à l’Université d’Abidjan où il opte pour l’examen terminal unique (E.T.U). Il enseignera également comme professeur de français au Lycée Saint Joseph, à Ouagadougou. Pendant son cursus d’enseignant, il n’observera presque jamais d’absence au cours. Très humaniste, il entretenait de bonnes relations avec ses confrères, élèves, et parents d’élèves. Norbert Zongo consacrait une bonne partie de son temps ” hors-cours ” à la lecture et quelquefois à la chasse.

En 1979, il est admis à l’Institut Supérieur de Presse du Conseil de l’Entente à l’Université de Lomé. Norbert Zongo avait lié amitié avec un ex- conseiller du Président Eyadema qui avait rejoint l’opposition. Celui-ci était pourtant recherché par le service de renseignements du Togo, ce qui mettra Norbert Zongo également dans le collimateur de la Présidence du Togo. Ses prises de positions politiques aidant, le jeune étudiant sera suivi clandestinement à travers la ville par les services de renseignements togolais. Ayant constaté qu’il était suivi partout et ayant appris qu’il devait être éliminé, Norbert Zongo prend la fuite en direction du Ghana grâce à un camion de légumes avec l’aide de ses amis. De retour au Burkina, il est arrêté et détenu à la gendarmerie de Ouagadougou, une année durant. (1981-1982). Norbert Zongo est probablement l’un des rares à échapper aux mailles des services de renseignements du Togo.

Il poursuivra plus tard ses études de journalisme avec l’aide de l’écrivain Ahmadou KOUROUMA, à l’Université de Yaoundé. En 1984, il rejoint l’École Supérieure de Journalisme de Yaoundé au Cameroun. Il en revient en 1986 et forge alors ses premières armes dans les organes de presse d’État : au quotidien Sidwaya d’abord, puis à l’hebdomadaire Carrefour Africain. Il collabore régulièrement aux journaux privés Le Journal du Jeudi et La Clef. Ses analyses critiques sur la vie nationale dans ces organes amènent le pouvoir en place à l’affecter à Banfora, bourgade située à 450 km de Ouagadougou. Il refuse d’obéir à cet ordre, rend sa démission et crée son propre journal, l’hebdomadaire L’Indépendant en juin 1993. Ce journal devient rapidement l’hebdomadaire le plus lu et le plus commenté même dans les hameaux les plus reculés du Burkina.

Mireille Bailly
Source : www.thomassakara.net

Mireille Bailly

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