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Les artisans de la région du Sahel ne comptent pas se faire raconter la 15e édition du SIAO salon international de l’artisanat de Ouagadougou qui va se tenir du 26 octobre au 4 novembre dans la capitale Burkinabé. Les festivaliers surtout ceux qui interviennent dans l’art vestimentaire mettent les petits plats dans les grands pour leurs bonnes participations.
Le salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) considéré comme une tribune d’échanges et de commercialisation se tiendra dans quelques jours dans la capitale burkinabè. Les artisans du Sahel, en l’occurrence ceux de Dori, sont dans les derniers réglages pour la biennale. Madame Bourgou Martine, la cinquantaine bien sonnée s’active pour sa deuxième participation. Assise sous un hangar de fortune, c’est une véritable chaine de travail qui est mise en place pour accroitre sa production de tissage. Accompagnée de sa fille qui pédale le métier à tisser et de ses apprentis qui mélangent les différents fils pour le tissage, Madame Bourgou compte faire sortir de son atelier le maximum de motifs de pagne.
Les différents modèles qu’elle confectionne sont variés. Elle compte faire de bonnes affaires pour ce SIAO. « Ça sera une chance pour moi car je créerai des contacts avec des fournisseurs et des clients et le rêve de tous artisans est de pouvoir écouler sa production »confie-t-elle.
Mamoudou Diallo, habillé en « boularé » (habit traditionnel peul) patron de Sahel création, est spécialisé dans la vente des vêtements traditionnels et des objets d’art. M. Diallo est un habitué du SIAO depuis plusieurs décennies. Mais cette année, le patron de Sahel création est toujours dans le doute à quelques jours de la fête. « La culture ne nourrit plus son Homme surtout nous qui sommes dans le Sahel. L’insécurité a fait fuir nos clients qui venaient des pays européens » explique-t-il. Mais il compte sur ses partenaires comme la mairie de Dori et de Falagountou pour avoir de l’aide. « Si je gagne de l’accompagnement, je serai au SIAO car ça fait plus de six fois que j’y participe » ajoute-t-il.
Assise dans un angle dans la cour familiale, Fatimata Yatara taille le cuir pour lui donner une forme. Sur ses étals ont peut apercevoir des pouffes, des chaussures, des ceintures, et des sacs, tous en cuir.
Sa première participation au SIAO date depuis le temps de la Révolution sous le règne de Thomas Sankara. Cette année Mme Yatara ne compte pas participer. « Nos marchandises ne marchent plus bien. L’insécurité a fait fuir nos clients qui venaient de l’Europe et des autres pays. En plus, nous n’avons plus assez d’accompagnement » a souligné Fatimata Yatara. Ils sont nombreux, les artistes du Sahel à s’inquiéter quant à leur participation pour cette biennale 2018. « Les prix des stands sont trop élevés. Pour avoir un stand il faut débourser entre trois cent mille(300.000) et sept cent mille francs(700.000), ce qui n’est pas chose facile » ont déploré les artistes. Pour une forte participation ils souhaitent la réduction des prix des stands et surtout de garantir la sécurité les festivaliers.
Seni Kiemtoré