Le peuple burkinabè fera son choix le 22 novembre prochain. La campagne s’ouvre ce 31 octobre et battra son plein durant 21 jours. En amont, le fichier électoral audité à l’international rassure sur sa fiabilité dans la perspective d’une élection crédible. Au moins 6 candidats ont déjà rendu public leur programme, dévoilant au passage un peu de leur stratégie.
Le véritable favori est le président sortant, l’actuel Chef de l’Etat. Un immense enthousiasme entoure la candidature de Roch ‘’marque leader’’, qui brigue un second et dernier mandat. Le candidat social-démocrate Roch KABORE fait la course en tête dans les sondages (IRSOA).
Dans la savane du Faso, le baobab Roch, candidat du MPP est challengé par deux acacias, l’opposant historique et chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré de l’UPC dont le parti a survécu à d’énormes lézardes et le coquet Eddie Komboigo du CDP, ancien parti au pouvoir, qui malgré la scission du parti tient bien le coup.
Zéph brasse du vent, Eddie joue le blingbling
A 61 ans, d’un narcissisme dévorant, Zeph n’est pas assez âgé pour jouer sa dernière carte politique. L’ancien employé des brasseries du Burkina brasse du vent avec son offre du nucléaire. Dépité du jeu politique, il semble plus s’intéresser à son avenir personnel. Il est à savoir quel sera son rôle pour les cinq années à venir ? Costard, cravate, Cadillac, déconnecté des réalités du pays, le candidat Eddie a du mal à se débarrasser de ses oripeaux de «blingbling». Eddie va en apprentissage et l’avenir joue pour lui.
Le candidat Roch va souffrir face à ses adversaires sur le sujet de l’insécurité qui du reste n’est pas une résultante de sa gouvernance. En dressant son bilan en eau, éducation, énergie, santé, infrastructures, ce « Burkina silencieux» semble encore prêt à lui faire confiance pour un come-back.
Les outsiders de la course…
Derrière le trio des favoris, arrivent des outsiders qui espèrent jouer les trouble-fêtes et peser dans la balance pour un peu probable second tour. Parmi ceux-ci, il y a Kadré Désiré Ouédraogo de Agir Ensemble, ancien Premier ministre et ancien Président de la Commission de la CEDEAO. L’étalon annoncé de Boussouma est arrivé avec une patte cassée. Le parti est visiblement confiné à Bobo-Dioulasso aux bons soins de Salia Sanou, ancien édile de la capitale économique du Burkina. L’ancien Premier ministre sous la transition, Yacouba Isaac Zida du MPS, est un candidat virtuel. En exil au Canada, le général postulant à la magistrature suprême risque de se retrouver derrière les barreaux s’il rentre au pays à cause de ses démêlés avec la justice burkinabè.
Le pachyderme Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF-RDA, héritier d’une longue histoire est menacé d’extinction. L’éléphant a trainé sa trompe à tous les râteliers si bien qu’il ne lui reste plus que son patelin du Yatenga pour barrir. Tahirou Barry du MCR, ancien ancien candidat à l’élection présidentielle de 2015, avait obtenu à l’époque, 96 457 voix pour un score de 3,09%. Il était arrivé troisième loin derrière les 191 293 bulletins nuls que la CENI avait dénombrés. L’économiste et diplomate Ablassé Ouédraogo du Faso Autrement avait recueilli 1, 94% des suffrages exprimés à la dernière présidentielle. L’opposant Ablassé en panne d’inspiration, est de nos jours parodié par les humoristes, ses sorties acides ne sont pas prises au sérieux mais rien n’arrête une ‘’ablacerie’’ dont l’heure a sonné !
Les tocards du jour…
La troisième catégorie des candidats concerne ceux qui ont un statut d’inconnus et qui suscitent des interrogations et autres conversations de la part des citoyens. Ces candidats ont difficilement gagné le pari des parrainages ou la caution de 25 millions FCFA pour se présenter. Leur chef de file est Monique Yeli Kam du MRB, l’unique femme de la liste des 13 candidats. L’amazone qui a fait carrière dans l’univers du courtage en Assurances recherche un coup de Com. Le journaliste Do Pascal Sessouma de Burkina vision en quête de visibilité médiatique est aussi sur la ligne de départ. L’avocat Ambroise Farama de OPA-BF plaide pour être le futur locataire de Kossyam, tout comme son jeune collègue, le prof Abdoulaye Soma du Soleil d’Avenir. Les deux juristes sont condamnés à sauver leur réputation. Le Docteur en Sociologie et Consultant, Claude Aimé Tassembedo, seul candidat indépendant, boucle la boucle. L’ancien employé de la CARFO est le moins connu de tous les prétendants au trône.
Bonne chance à tous les candidats, que le meilleur gagne !
Ag Ibrahim
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