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« La Cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux de candidature à l’élection présidentielle, après avis du procureur général (…) confirme l’inéligibilité de M. Jean-Pierre Bemba Gombo pour subornation des témoins en recourant à la corruption », a déclaré le 3 septembre le président de la chambre.
Le président du Mouvement de libération du Congo (MLC) avait saisi la Cour constitutionnelle car la commission électorale nationale indépendante (Ceni) avait déclaré sa candidature irrecevable en août.
Jean-Pierre Bemba, considéré comme un candidat de l’opposition sérieux à la succession du président Joseph Kabila avait déposé sa candidature après un retour triomphal à Kinshasa et son acquittement en appel par la Cour pénale internationale (CPI) de sa condamnation à dix-huit ans de prison pour crimes de guerre et contre l’humanité.
Il a cependant été condamné dans une affaire annexe pour subornation de témoins par la CPI, qui rendra sa décision en appel le 17 septembre.
« Circonstance aggravante »
Pour la Cour constitutionnelle congolaise, « la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l’infraction de corruption » en RDC. « C’est en bon droit que la Ceni a conclu à l’inéligibilité de M. Jean-Pierre Bemba ».
Ses partisans affirment au contraire que la subornation de témoins est différente de la corruption et ne fait pas partie des motifs d’invalidation d’une candidature, selon la loi électorale.
« C’est une décision politique pour écarter un adversaire gênant. Le Congo est tombé trop bas, c’est la honte pour la République démocratique du Congo », a réagi Ève Bazaiba, secrétaire générale du MLC.
Outre Jean-Pierre Bemba, la Cour a jugé « non fondé » le recours de l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito, un des six candidats invalidés par la Céni.
La plus haute instance judiciaire du pays a par contre ordonné à la commission électorale d’annuler sa décision d’écarter de la course à la présidentielle deux autres candidats : l’ex-Premier ministre Samy Badibanga et la seule femme candidate, Marie-Josée Ifoku.
Tous deux avaient été écartés par la Commission électorale pour « défaut de nationalité (congolaise) d’origine ».