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Procès du putsch: « C’est Dieu qui me guide dans tout ce que je fais » » Pingrenoma Zagré

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Après le général Oumarou Sadou, c’est le général Pingrenoma Zagré qui comparait en qualité de témoin le 22 février 2019. Comme ses prédécesseurs de la hiérarchie, il estime avoir joué et travaillé dans le sens de parvenir à un dénouement heureux du putsch manqué de septembre 2015.

Les généraux Zagré et Sadou ont estimé que pendant les évènements, ils étaient mus par un souci: éviter que des frères d’armes en viennent à s’affronter. « Plus que jamais, il y a lieu que l’armée soit unie surtout en tenant compte du contexte sécuritaire actuel» a souhaité le général Sadou, précédemment Chef d’Etat-Major Général des Armées(CEMGA). A sa suite, c’était au tour du général Zagré de donner sa part de vérité. L’arrestation des autorités a été pour lui un véritable « choc moral et psychologique ». S’il a fait savoir à Diendéré qu’un coup d’Etat constituerait une aventure anachronique, il n’a toutefois pas été un va-t’en guerre. « Un affrontement aurait été le pire des scénarios. Les jeunes-en provenance des régions- avaient la fougue et moi la sagesse et l’expérience» a-t-il confié non sans avoir révélé qu’il a perdu son propre frère lors d’un autre coup d’Etat: celui d’Octobre 1987.

« Les peuples, dit-il, doivent savoir tirer leçons de leur Histoire pour ne pas commettre les tragédies et les drames du passé. Et l’Histoire du Burkina Faso montre que jamais un militaire n’a fini son règne dans la quiétude » rappelle le général qui est aussi, on l’aura compris, un fervent évangéliste. « A chaque situation, je prie et Dieu qui m’envoie une révélation. C’est Dieu qui me guide dans tout ce que je fais » a-t-il répété tout au long de son témoignage. Comme le colonel-major Raboyinga, le général Zagré a confié que pour inverser le rapport de force en faveur des « loyalistes », une campagne de démobilisation avait été initiée avec l’aide du commandant Aziz Korogo. Elle a permis de ‘’débaucher’’ près de 900 éléments du RSP.

En marge des auditions, l’avocat de Jean Florent Nion a demandé une liberté provisoire pour son client. Evoquant des « tensions avec d’autres officiers » l’avocat et son client estiment que la sécurité de l’adjudant-chef est plus que jamais menacée surtout après la phase des confrontations entre celui-ci et le général Diendéré. Du reste, début juillet 2018, le parquet avait jugé utile de changer le quartier de détention de Nion. « A l’époque, je n’avais pas compris le bien fondé de ma mutation. Ce que je vis maintenant m’en donne une idée’ » confie Jean-Florent Nion qui ne serait pas en odeur de sainteté auprès de Diendéré et Koussoubé aux dires de son conseil et homonyme.

Soumana LOURA

 

 

Bernard HIEN

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