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Le procès suit son cours du côté de la salle des fêtes de Ouaga 2000 avec l’audition du chef de corps Abdoul Aziz Korogo ce 09 novembre 2018. A l’audience de ce jour, l’atmosphère était très tendue entre l’accusé et certains avocats de la partie civile. Selon l’accusé si les avocats veulent le tenir pour seul responsable du putsch, cela est faux.
Quatrième jour d’audition du commandant Abdoul Aziz korogo. Selon ces déclarations à la barre, il se démarque de toutes actions qu’auraient entreprises les co-accusés et par conséquent souhaite que chacun réponde de ses actes. L’ancien chef de corps par intérim du Régiment de sécurité présidentielle a mis au défi les co-accusés d’apporter la preuve qu’il a ordonné de commettre des exactions en ville. « Si on veut me faire porter la paternité de ce qui est arrivé, je m’inscris en faux » a-t-il déclaré.
Au moment du coup d’État de septembre 2015, le Commandant dit avoir joué un rôle de médiateur entre la hiérarchie militaire et ses hommes pour la résolution de la crise qui prévalait. De ces déclarations, les avocats de la partie civile ont observé que l’accusé suppose que la crise se résumait aux faits de six(06) hommes. Plus haut dans ses déclarations, le commandant avait déclaré que la majorité de la troupe et les officiers coopéraient avec lui. Ce qui amène donc les avocats à se demander la raison pour laquelle l’ordre n’a pas existé pour permettre la libération des autorités. Selon eux (avocats) cela ne s’explique pas que la hiérarchie militaire puisse instruire un ordre que les soldats du RSP n’exécutent pas. A cette question, l’accusé a répondu qu’il n’a pas instruit d’arrêter les autorités et que par conséquent il ne pouvait pas donner l’ordre de les libérer avant de demander au président une suspension du l’audience au risque de s’emporter.
A la reprise de l’audience, les choses avaient l’air plus calme. Me Yanogo Pierre de la Défense a demandé à l’accusé s’il était réellement le commandant des hommes vu que certains de la troupe étaient indexés être les dignitaires du putsch. Il répond « Pourquoi vous voulez que moi, Commandant Korogo, je dise quelque chose que je n’ai pas vue, que je n’ai pas entendue. Si un seul officier a outrepassé mes ordres, de poser un acte contraire à ce qui a été demandé, je ne manquerai de donner son nom » a rétorqué l’accusé.
Les avocats ont insisté pour comprendre si en dehors du commandant korogo donnait les ordres .Pour le Commandant Abdoul Aziz Korogo « Lorsque l’incident s’est produit (arrestation des autorités) cela prouvait à souhait que les hommes qui ont agi ne me reconnaissaient pas comme chef. C’est difficile de dire que j’avais le commandement total de mes hommes. Mais j’ai essayé de les contenir »
L’avocat dit avoir l’impression que l’accusé veut répondre des actes de ses hommes alors que certains d’entre eux ont posé des actes sans le tenir informé.
Mireille BAILLY