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A la suite de Me Kiemtarboumbou, ce sont les avocats Orokia Ouattara, Ignace Tougma qui respectivement au cours de leurs plaidoiries ont demandé d’acquitter leurs clients. C’était au tribunal militaire de Ouagadougou ce mardi 02 juillet 2019.
Après avoir démontré sur la base des récits disponibles dans les procès-verbaux de ces clients, Me Orokia Ouattara à son corps défendant a plaidé pour l’acquittement pur et simple de ces clients notamment le lieutenant Gorgo, le soldat Sow L. Placide et le sergent Guiré Yahaya. « M. le président malgré l’absence de preuves, si toutefois vous reconnaissez mes clients coupables, je vous demande de tenir compte de leurs personnalités au moment de votre verdict final » a-t-elle dit.
Appelé à la barre, l’un des clients de Me Ouattara en la personne du sergent Guiré Yahaya a laissé entendre : « pour moi ma mission dans l’armée ne consistait pas à réparer les engins d’un seul corps mais de l’armée toute entière ; d’où l’exécution de l’ordre que j’ai reçu. Si le fait d’avoir réparé cet engin a été une erreur alors j’implore votre clémence ».
Me Ignace Tougma, l’avocat qui estime que le parquet a du mal à identifier les responsables des infractions
A l’entame de ses propos Me Tougma a tenu à rappeler au parquet que premièrement depuis le début de ce procès le politique a toujours été dans l’ombre de la salle d’audience. Deuxièmement, il a attiré l’attention du président à ne pas juger sur l’attitude, ne pas se fier à l’apparence car « pour lui lorsque l’accusé se tait, le parquet estime qu’il est coupable ; il répond correctement, c’est parce qu’il est trop intelligent ». Tercio, il a demandé au président de faire fi de l’opinion c’est-à-dire ne pas écouter les rumeurs qui selon sa conviction frappent à la porte de l’audience.
Parlant de ces clients, le sergent Pagbelem Amidou et le soldat de 1ère classe Ouédraogo Harouna poursuivis pour des faits d’attentat à la sureté de l’état, de complicité de dégradation aggravé de biens, de meurtres, de coups et blessures ; il a imploré la clémence du tribunal.
En ce qui concerne les faits de complicité d’attentat à la sureté de l’état, s’agissant du sergent Pagbelem Amidou, après un bref rappel des faits tels que notifiés dans ces PV, Me Tougma conclut que son client n’a fait qu’obéir, exécuté les ordres du major Badiel qu’il estime légal car étant son supérieur. A contrario, l’avocat s’insurge contre le parquet qui pour lui use de l’article 67 comme étant un Boué de sauvetage. « et pour le soldat Ouédraogo, je puis vous dire que c’est un parfait inconnu que l’on charge de complicité d’atteinte à la sureté de l’état, lui électricien de son état » a souligné Me Tougma par rapport au soldat Ouédraogo. Et de conclure sur ce propos qu’en l’absence de preuves il demande à ce que ces clients soient acquittés pour ces infractions.
Par ailleurs, Me Tougma stipule que c’est parce que le parquet n’arrive pas à identifier les responsables des faits de meurtres qu’il décide qu’ils seront coupables. Si non s’interroge-t-il : « comment mes clients pourraient donner la mort à des gens qu’ils n’ont jamais vu, croisé, côtoyé. Ils ont exécutés des ordres oui, mais pas dans ce sens ». En outre sur l’infraction de dégradation aggravé de biens dont est poursuivi le sergent Pagbelem, son avocat a reconnu qu’il faisait partie du groupe s’étant rendu à l’ARCEP (où ils ont détruits une porte), à la radio Oméga où des engins ont été incendié ; ainsi qu’à la radio Savane. C’est pourquoi, il demande la clémence du tribunal pour ces faits qui lui sont reprochés.
A-t-il agit contrairement aux dispositions de l’armée ?
Appelés pour leurs derniers mots les clients de Me Tougma ont tous deux demandé la clémence du tribunal. « Depuis que je suis dans l’armée je me suis jamais porté volontaire pour une mission. Quand on m’a recruté, l’armée m’a demandée d’être discipliné, honnête, courtois… j’ai obéi au major Badiel et au capitaine Dao conformément aux dispositions de l’institution. Alors si telles sont les infractions je demande votre pardon, votre clémence et une chance pour continuer le service que j’ai commencé et aimé toute ma vie » a conclut le sergent Pagbelem Amidou.
L’audience se poursuit toujours avec les plaidoiries demain 03 juillet 2019 au tribunal militaire.
Wendemi Annick KABORE
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