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Le procès du putsch manqué de septembre 2015 a repris au tribunal militaire ce lundi 17 décembre 2018. L’accusé, c’est toujours Gilbert Diendéré avec un autre épisode des faits. Il s’est agi pour le parquet et les avocats de la partie civile de se prononcer sur des pièces dont le général Diendéré souhaite que l’on reverse dans le dossier.
La provenance des 160 millions perçus par le Général Gilbert Diendéré reste toujours méconnue car, pour les avocats de la partie civile le Général Diendéré a donné des versions contradictoires. Cette contradiction a obligé les avocats de la partie civile à faire des recherches pour découvrir la société dont Diendéré dit avoir aidé à contracter un prêt et qui par la suite lui a reversé cette somme. A en croire les avocats de la partie civile, il s’agit de la société CKItec SARL dont 70% des parts sont détenus par le fils de Gilbert Diendéré et de sa compagne. Aussi, les avocats précisent qu’avant le coup d’état, la société CKItec SARL était poursuivie par la banque pour une affaire de 93 millions. Après cet étalage des faits et suite à une des versions du Général Diendéré qui précise qu’il a reçu les 160 millions de ces proches qui semblent être les responsables de la société CKItec SARL, les avocats de la partie civile s’interrogent : « Comment une entreprise qui est en difficulté et doit 93 millions à une banque a pu débloquer 160 millions pour soutenir le Général Diendéré ? ». Cette interrogation est restée sans réponse car Diendéré a décidé de se comporter comme un muet. Mais avant, il affirme : « le parquet et certains avocats de la partie civile, on une idée arrêtée sur cette affaire (160 millions). Je ne vais plus en parler ».
« Boris bana pour le Général Diendéré »
Face à l’attitude du Général Diendéré de ne pas piper mot sur l’affaire des 160 millions, maitre Séraphin Somé avocat de la partie civile s’indigne et affirme que nous assistons à un spectacle. Pour lui, ce sont les avocats de la défense de Gilbert Diendéré qui ont introduit les pièces pour justifier la provenance de cette somme et au moment de l’examen de ces pièces l’accusé se sentant coincé dit : « je n’en parle plus ». Maitre Séraphin Somé conclu que « c’est le boribana pour le Général Diendéré. La course est terminée pour le Général. Son attitude montre sa mauvaise foi ». Il a invité le président du tribunal à considérer que les 160 millions sont venus de la côte d’Ivoire au même moment que le matériel dit de maintien d’ordre.
« Comité de résistance populaire », une pièce à problème
A la suite de l’affaire des 160 millions, c’est une autre pièce introduite par la défense de Diendéré qui a alimentée les débats. Cette pièce à en croire l’accusé fait ressortir les noms et les numéros de téléphones des personnes qui auraient planifiées de faire verser le sang de la population au moment des faits et prendre pour responsable le RSP. Le parquet et les avocats de la partie civile ont jugé la pièce irrecevable car elle est sans source, truffée de fautes et de ratures et ne contient aucune signature. Là aussi, maitre Séraphin Somé a estimé que le général Diendéré fait souffrir les avocats et l’a invité à abréger cette souffrance. Pour abréger la souffrance, Diendéré répond : « il souffre et il continuera de souffrir parce qu’il est venu ici avec une idée arrêtée du Général ».
M’pempé Bernard HIEN