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Procès du putsch : « Entre le RSP et les autres corps, il n’y avait pas match… » Général Diendéré

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A son deuxième jour d’audition, le général Diendéré est dans la chronologie de la narration, arrivé aux évènements de « l’action » du 16 septembre. Car pour lui, il ne s’agissait nullement d’un coup d’Etat mieux, la hiérarchie militaire a fait plus qu’approuvé cette « action ».

Après toutes les « humiliations » qu’il a fait subir à l’armée, l’ex-Premier ministre Isaac Zida a fini par faire les frais de ses initiatives dont l’adoption du décret 019 taillé à sa mesure pour lui permettre de passer du grade de lieutenant-colonel à général de division 4 étoiles et ce en violation de toutes les règles. Lesquelles prévoyant que pour avoir accès au grade de général de brigade 2 étoiles, il fallait au moins être colonel. Condition que Zida ne remplissait guère. Le passage au grade de général de division en ferait l’un des militaires les plus gradés de l’armée burkinabé. Puis le général Diendéré poursuit : « l’ex-Premier ministre a aussi eu l’intention de liquider nombre d’officiers y compris moi par le truchement de mercenaires qu’il prévoyait de convoyer d’Angola. Il y a même envoyé deux personnes dans ce pays en vue de s’attacher les services desdits mercenaires» confie-t-il. Tous ceux qui étaient susceptibles de pouvoir d’une manière ou d’une autre l’empêcher de prolonger la Transition étaient dans le viseur du Premier ministre y compris les présidents du MPP et de l’UPC, Roch Kaboré et Zéphirin Diabré.

L’ancien Premier ministre a-t-il voulu éliminer des leaders politiques dans le but de prolonger la Transition?

« Que ceux qui ont commencé, terminent… » dixit Oumarou Sadou
Après la rétention des autorités, la Commission de Reflexion et d’Aide à la Décision (CRAD) à laquelle participaient l’archevêque Paul Ouédraogo, l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo entre autres s’est réunie à l’Etat-major des Armées. « Séance tenante, j’ai demandé à l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo d’abord puis au chef d’Etat-major général des Armées (CEMGA) d’assumer leurs responsabilités en se portant à la tête de l’Etat. Tous deux ont refusé. Le second estimant qu’il n’avait pas d’emprise sur le RSP… ». C’est sur ces entrefaites que l’actuel CEMGA Oumarou Sadou a déclaré : « Que ceux qui ont commencé (l’action), la terminent ». « C’est pourquoi je me suis assumé non sans un préalable : que le reste de l’armée coopère ». Pour Diendéré, c’est d’ailleurs dans un souci de ne pas faire paraitre l’action comme émanant du seul RSP qu’il a accepté que le colonel Bamba- qui n’y est pas membre- lise les communiqués. Et lorsque le 17 septembre en début d’après-midi il a convoqué les chefs de corps, il a eu droit à du « Monsieur le Président » y compris d’officiers plus gradés et/ou plus anciens. Mieux, alors que à travers le deuxième communiqué du 17 septembre l’idée du coup d’Etat était actée, le chef d’Etat-major de l’Armée de Terre d’alors Raboyinga Kaboré a martelé : « Il y va de l’honneur de l’armée que ça réussisse … ».

Sauf qu’avec les morts que l’action engendrait, le comparant confie avoir regretté l’action et avait dès le 19 septembre promis aux médiateurs (Macky Sall et Boni Yayi ) de rendre le pouvoir non sans avoir obtenu quelques gages : l’amnistie et la sécurité physique des éléments du RSP. C’est donc tout surpris qu’il apprend que des autres régions, d’autres unités descendaient sur Ouagadougou pour forcer la main au RSP. Ce qui a indigné beaucoup d’éléments du RSP qui étaient prêts à en découdre et qui avaient même décidé d’aller à attendre ces unités à 50 kilomètres des différentes sorties. Question d’épargner la vie des civils au cas où…
Ils n’y ont renoncé que sur les conseils du colonel-major Kiéré et autres. Pour celui qui comparait en ce 27 novembre, l’idée de faire pression sur le RSP était des plus saugrenues .D’autant que les éléments qui venaient avaient à peine quelques balles dans leurs armes et que le RSP lui était armé jusqu’aux dents. « Il n’y avait pas match » assure-t-il. Ce qui a provoqué un soupir d’effroi au sein d’une assistance toujours aussi fortement mobilisée que la veille.

Soumana LOURA

Mireille Bailly

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