Procès du putsch : Et le sergent chargé d’interrompre les émissions de la « radio pirate » comparait

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Débuté le 28 au soir, l’interrogatoire du sergent Amidou Pagbelem a finalement pris fin aujourd’hui 29 aout 2018. Chargé qu’il était d’interrompre les émetteurs à la radio Oméga et Savane FM, il nie pourtant avoir été animé d’une quelconque mauvaise foi.

 

Transmetteur des communications de son état, le sergent Amidou Pagbelem a, avec son binôme Lamoussa Badoum, été missionné par le major Badiel d’interrompre les émetteurs à Gounghin et à Kamboinsin mais aussi à la radio Oméga et à Savane FM. Si pour les deux premières destinations, la mission s’est passée sans incidents, les visites dans les radios ont été plus troublées. Comme son prédécesseur à la barre, il a relaté qu’un homme habillé en civil mais qui se trouve être un militaire les a rencontrés et conduits dans le studio de la radio Oméga dans la nuit du 16 septembre. Puis une fois dans le studio de la radio, le même homme s’est mis à arracher les émetteurs. Les avocats de la partie civile se sont pour leur part intéressés de savoir comment le sergent qui a confié avoir eu vent de rumeurs faisant état de la rétention des autorités, n’a pas établi une relation entre ladite situation et la mission confiée. Pourquoi avoir laissé un civil opéré une mission militaire qui plus est, a été effectuée avec un véhicule civil ?

Pour les avocats de la défense par contre, le geste de Pagbelem qu’il faut « réincarner dans son contexte », s’inscrit plutôt dans une logique d’aide aux autorités civiles mises dans l’incapacité de jouir de leurs attributions du fait de la crise d’autant que la fréquence 108.0 qui était logée dans l’enceinte de Savane FM était « illégale ».Et que le DG de l’ARCEP l’a lui-même rappelé. Plus incisif, son conseil, maitre Tougma Ignace a déploré que la partie civile ainsi que le parquet incapable d’apporter la moindre preuve contre l’accusé en viennent à s’adonner à un débat d’opinion basé sur des suppositions qui pour le moment « n’ont pas lieu d’être. » Pour lui, l’appartenance à un groupe même coupable d’avoir commis des turpitudes, ne rend pas tous les membres du groupe, coupables desdits actes.

Procédure illégale

Si le parquet admet l’illégalité de la 108.0, il a tablé sur le fait qu’une procédure illégale n’est pas habilitée à mettre terme à une entreprise de quel que statut que ce soit. Chacune des parties promet apporter la preuve de ses affirmations le moment des plaidoiries. Mais Awa Ouédraogo de la partie civile s’est voulue formelle : « C’est bien Pagbelem et Badoum qui ont arraché les émetteurs et ce le 18 septembre. »Jour où des personnes ont trouvé la mort dans les environs.

Soumana LOURA

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