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Poursuivi dans le cadre du coup d’Etat du 16 septembre 2015, Léonce Koné et maitre Herman Yaméogo, sont accusés de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, coups et blessures volontaires. Pour ces charges le ministère public a requis contre eux la peine de 5 ans de prison avec sursis. Selon les faits, ces deux hommes politiques auraient contribué à soutenir des manifestations favorables au pouvoir des putschistes grâce à 50 millions qu’ils ont reçu de la Côte d’Ivoire, à la date de 19 septembre 2015. Aussi, des échanges de plusieurs SMS entre Léonce Koné et Herman Yaméogo pourraient confirmer leur soutien au pouvoir du CND.
Cependant, maitre Antoinette Ouédraogo dénonce une allégation montée de toutes pièces par le parquet, dans son incapacité à démontrer avec des preuves objectives les véritables auteurs des évènements. En l’absence de preuves elle demande au tribunal de bien vouloir acquitter ses clients. Maitre Yérim Thiam qui a pris la parole a également plaidé pour l’acquittement. Selon lui aucune déposition n’a jamais évoqué les noms de Léonce Koné et Herman Yaméogo comme étant des auteurs du putsch. A l’en croire le parquet veut à tout prix incriminer ses clients, mais il a tapé poteau car l’élément matériel est important pour qu’une infraction soit constituée. « Monsieur le président du tribunal nous vous demandons de dépasser la passion et les considérations politiques et de dire le droit » a laissé entendre maitre Thiam.
A la suite des avocats, les accusés se sont succédé à la barre pour leur dernier mot. Ainsi après avoir exprimé leur compassion aux familles des victimes, ils ont dénoncé la procédure pénale, qui pour eux est une violation flagrante du droit de la défense. Pour les accusés il s’agit d’un procès politique contrôlé par les politiciens. Léonce Koné estime que si l’on voulait rechercher la vraie justice, certaines autorités de la transition en l’occurrence le colonel Yacouba Isaac Zida, devraient aussi être présentes dans le box des accusés. Car dit-il le régime de la transition est responsable des événements du 16 septembre 2015. « Nous ne serions pas là s’il n’y avait pas eu le régime illégal de la transition. Il faut faire un rapprochement de ce procès à la transition » a déclaré Léonce Koné.
Selon Herman Yaméogo ce procès repose sur des contrevérités, mais il en appelle à la justice et à la paix. « J’en appelle à la paix, j’en appelle à la concorde nationale. Monsieur le président la place du général Diendéré et de Djibril Bassolé n’est pas à la MACA » a conclu Herman Yaméogo.
Il faut noter que les plaidoiries ont pris fin à l’audience du jour. En attendant le verdict la liste des questions sera connue le lundi 26 août 2019, au tribunal militaire de Ougadougou à 9 heures
Michel Caboré