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Considéré comme l’un des acteurs clés des évènements du 16 septembre et jours suivants, le ministère public a requis une peine de 25 ans de prison ferme contre le sergent-chef Koussoubé Roger. Si l’on s’en tient à la narration du parquet, l’accusé a assisté et soutenu l’action des putschistes. En effet, il aurait participé à une réunion préparatoire des évènements. Le 16 septembre, c’est encore lui qui aurait instruit le colonel Badiel Eloi et l’adjudant-chef Nion Jean Florent de procéder à l’arrestation des autorités de la transition. Le parquet poursuit plus loin que c’est le sergent-chef Koussoubé Roger qui a constitué et coordonné les patrouilles et a même été sur le terrain avec des éléments, notamment à Savane FM et bien d’autres endroits.
Selon la déduction du parquet, il est donc le commanditaire et le planificateur du coup d’Etat. Cependant maitre Alexandre Sandwidi clame l’innocence de son client. « Mon client n’est mené ni de loin ni de près dans ces évènements. Même tous ceux qui ont été arrêtés et séquestrés n’ont jamais déclaré avoir vu le sergent-chef Koussoubé sur les lieux » a laissé entendre maitre Sandwidi. A l’en croire, contrairement à ce que pensent certains, son client a été l’artisan de l’unité et de l’union au sein du Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP), car il a toujours travaillé à résoudre les crises du corps. L’avocat souligne également que les évènements du 16 septembre n’avaient rien de particulier puisque le RSP n’était pas à sa première crise. Il dit donc avoir du mal à qualifier ces circonstances de putsch. Selon son analyse c’est une crise survenue qui était à la recherche de solution notamment le projet de dissolution du RSP. Pour lui, il n’y a pas de médiation dans un coup d’Etat, alors que là on a constaté que les médiations se multipliaient. L’avocat n’a pas manqué d’exprimer son regret du fait de l’incapacité du parquet à fournir des preuves matérielles qui incriminent son client.
Au regard de ce qui a été dit plus haut, maitre Sandwidi, a demandé au tribunal l’acquittement du sergent-chef Koussoubé, à défaut de lui réserver des conditions atténuantes. Maitre Traoré T. Michel a abondé dans le même sens que son prédécesseur. Demandé à la barre, le sergent-chef a laissé entendre : « J’avoue sincèrement que je ne suis pas auteur des faits. Je vous demande de m’acquitter, je demande votre indulgence ». Les plaidoiries se poursuivront le lundi 15 juillet 2019, au tribunal militaire de Ougadougou, avec les avocats du général Gilbert Diendéré.
Michel Caboré