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Le mercredi 06 février 2018, Eddie Komboïgo poursuit son témoignage en répondant aux interrogations du parquet militaire. Ces interrogations portent non seulement sur sa présence à une réunion au siège du parti dans la soirée du 16 septembre 2015 mais aussi sur la provenance des 15 millions qu’il a remis à Achille Tapsoba. A ces questions le témoin répond en parti en se justifiant en ces termes: « je ne révélerai pas les sources de financement de mon parti ici ».
Le parquet lors des interrogatoires a demandé à Eddie de faire plus de précision sur la somme qu’il aurait remise à Achille Tapsoba le 16 septembre au siège du parti CDP. « Les 15 millions ont été retirés dans une banque ou c’est sur fonds propre du président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo » a-t-il interrogé le témoin. Eddie Komboïgo ne nie pas avoir remis la somme de 15 millions à Achille Tapsoba pour les activités du parti CDP, mais ce qui concerne la provenance, il refuse de se prononcer. «Je ne révélerai pas les sources de financement de mon parti ici devant votre tribunal monsieur le président » insiste-il. Avant de poursuivre « la justice a eu suffisamment le temps pour vérifier cela, alors que le parquet m’épargne cette question qui a été suffisamment discuté lors de ma comparution devant le juge d’instruction ainsi que la chambre de contrôle ». Face à cette attitude du témoin, le président du tribunal, Seïdou Ouédraogo, a demandé aux greffiers d’acter que le témoin refuse de répondre à cette question. Le parquet militaire quant à lui a rappelé à la juridiction que l’acte posé par le témoin peut être considéré comme une omission de témoigner et qu’il est égale au faux témoignage. Alors le témoin peut être poursuivi.
Par ailleurs, le parquet a questionné davantage le témoin afin de savoir où il était le 16 septembre et jours suivants. Le témoin à l’entame de son propos a expliqué que le 16 septembre 2015, il était au Burkina Faso mais que les autres jours il était occupé à prendre soin de sa mère qui avait été violenté. « J’ai présidé une réunion au siège du parti le matin du 16 septembre 2015 vers 9h30 et la réunion a pris fin vers 13h, je suis reparti dans mon service puis je suis repassé dans l’après-midi après avoir appris par la voix des ondes que le conseil de ministre avait été pris en otage. Je suis passé sur l’avenue Kwamé N’krumah et j’ai juste fait escale pour comprendre ce qui se passait. Mais je n’ai pas eu plus de détail. » a-t-il narré. Le parquet dit l’avoir posé cette question car le témoin Michel Ouédraogo et accusé Salifou Sawadogo disent l’avoir vu au siège présider une réunion le soir du 16 septembre vers 18h. A cette question suscitée par la lecture des procès-verbaux, le témoin reste formel. « Je n’ai présidé aucune réunion dans la soirée du 16 septembre vers 18h pour soutenir le coup d’Etat».
Mireille Bailly