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Procès du putsch : la bouderie du général Diendéré

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En ce 05 décembre, les débats entre le général Diendéré et les avocats des parties civiles ont été des plus houleux. En particulier avec l’avocat Me Hervé Kam. Il a en effet refusé de répondre aux questions de ce dernier.

« J’en suis désolé mais vous permettrez que je ne réponde pas aux questions de maitre Kam d’autant qu’il me serait difficile de faire la différence entre l’avocat des parties civiles et le porte-parole du Balai citoyen qui s’est compromis avec le lieutenant-colonel Zida avec qui il a pris il a pris 150 millions ». Cette position de l’accusé a beaucoup marqué l’audition à son septième jour de comparution du général Diendéré. L’avocat a tout de même continué en arguant sur le fait que lorsqu’un accusé refuse de répondre, la réponse peut lui être opposée. Quant à l’accusation, l’avocat met le général au défi d’envoyer les preuves de ce qu’il avance. « Mes déclarations d’impôt ne laissent pas croire que je peux risquer ma vie pour 150 millions de francs » confie-t-il. Et d’appeler que l’accusé fasse comparaitre des témoins parce que le fait cacher un délit l’est tout autant.

Pour Guy Hervé Kam, la réputation de grand stratège dont jouit l’accusé est usurpée. Il est allé jusqu’à estimer que Blaise Compaoré a eu tord de faire confiance à un général qui n’a vu venir ni l’insurrection ni meme le coup d’Etat, un général qui ne s’assume pas avant d’appeler celui-ci à garder sa dignité pour l’honneur de l’armée burkinabé.

La suite de l’intervention de maitre Kam a consisté à réfuter les arguments du général Diendéré lorsque la veille, celui-ci arguant de ses expériences en termes de coups d’Etat disait : interdire l’accès à l’aéroport serait la moindre des choses. Pour l’avocat des parties civiles, cette interdiction a été faite puisque le président Faure a dû rebrousser chemin en arrivant à Ouagadougou. Puis comme la hiérarchie militaire, l’accusé n’ayant pas aussi dit « non » aux sous- lieutenants quand ceux-ci sont venus le chercher c’est qu’il approuvait le putsch. La demande de maintien de l’ordre à laquelle l’accusé a faite à la gendarmerie, en son temps, a aussi intrigué les avocats. Contre qui faudrait-il maintenir l’ordre : les manifestants qui n’hésiteraient pas à s’opposer au coup d’Etat ?


Soumana LOURA

Annick KABORE

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