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Alors qu’il comparait à partir du 19 septembre, le capitaine Abdoulaye Dao a minimisé son rôle pendant les événements de septembre 2015. En récusant les messages et les déclarations le mettant en cause. Lui déclare, qu’il croyait qu’il s’agissait seulement d’un nouveau soubresaut au sein du RSP.
Le capitaine Abdoulaye Dao est poursuivi pour quatre chefs d’accusation. En plus de meurtres, d’attentat à la sureté de l’Etat, de coups et blessures, il doit aussi se défendre contre l’accusation d’incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline. Ce dont il se défend. Et pour cause, il était à Bobo-Dioulasso pendant les événements et n’est venu à Ouagadougou que dans la nuit du 16 au 17 septembre. En se rendant à la présidence, il constaté que le président et les ministres alors aux arrêts, étaient dans un état « déplorable ».Non sans avoir fait un constat amer : Comment les éléments du groupement des unités spéciales –« qui regroupe les meilleurs éléments du régiment- alors commis à la protection du conseil des ministres a-t-il été maitrisé ? D’où sa conclusion : il y a dû avoir eu une complicité interne. Sans qu’il ne puisse s’imaginer qu’il s’agissait d’un putsch. « Je savais qu’il y avait une crise mais pas de là à imaginer qu’il s’agissait d’un coup d’Etat » a-t-il insisté.
« On ne peut plus reculer… »
Pourtant lors de son interrogatoire au fond, le colonel Mamadou Bamba qui a lu la déclaration du Conseil national pour la démocratie(CND) est formel : « C’est le 17 septembre aux environs de 4heures du matin que le capitaine Dao m’a appelé avec insistance pour me dire qu’il était porteur d’une déclaration de coup d’Etat que je devais lire. Ce que j’ai fait par crainte pour ma vie ». Lequel capitaine a soutenu mordicus qu’il ne savait rien du contenu de la déclaration qu’il s’est pourtant chargée d’apporter au Colonel Bamba à la Télévision nationale pour lecture. Les déclarations des membres du conseil des sages sont encore plus compromettantes pour le capitaine Dao. Alors en mission d’apaisement, ils se sont entendu dire : « Nous avons décidé d’agir parce que le pays est dans une situation grave causée par l’exclusion qui porte atteinte à la cohésion nationale ». Et lorsqu’ils ont répondu que la communauté ne l’accepterait pas, la réponse a fusé : « A quoi sert-elle cette communauté internationale qui n’arrive pas mettre fin à la crise du Mali encore moins à celle provoquée par Boko Haram… pour le reste, nous sommes prêts à tirer… » Et de poursuivre qu’il était exclu de revenir en arrière. Les membres dudit conseil ont révélé avoir fait l’objet de menaces les plus explicites de la part d’officiers dont le capitaine Dao. L’accusé a tout juste reconnu que « la rencontre a été houleuse ».Et espérée qu’elle permettrait un dénouement…comme les crises précédentes.
Soumana LOURA
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