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Débuté depuis hier vendredi 29 juin 2018, les premiers interrogatoires se sont poursuivis ce matin samedi 30 juin 2018. Le sergent-chef ZERBO Laoko Mohamed a été entendu. Ce dernier tout comme le premier jour est resté droit dans ses bottes.
L’audience de ce jour a commencé aux environs de 9 heures 05. Le président du tribunal Seydou Ouedraogo, a rappelé les chefs d’inculpations à l’accusé ZERBO Laoko Mohamed. En effet, il lui est reproché entre autres : attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires et dégradations volontaires aggravées de biens. A la question du président de savoir s’il avait effectué des missions d’interventions notamment, à la radio de zorgo et au studio Abazon de l’artiste Smockey, l’accusé a nié toute implication. « Je ne n’ai pas tiré sur qui que ce soit. Ma mission était d’escorter, dégager les barricades et maintenir l’ordre » a-t-il affirmé.
Concernant les évènements du 16 septembre 2015, notamment l’arrestation, séquestration des autorités de la transition, le sergent-chef dit être au courant de rien et que c’est le lendemain 17 septembre 2015, à travers les ondes qu’il aurait appris la nouvelle.
Quant à la notion de « maintien de l’ordre », le procureur du parquet militaire a souligné que l’accusé a fait preuve d’une mauvaise compréhension, car pour lui maintenir l’ordre revêt d’un sens un peu plus grave en de pareille circonstance. Cependant, à la suite de cette affirmation, le sergent-chef s’est défendu en disant que c’est un ordre qu’il aurait reçu. Aussi ajoute-t-il : « Nous n’avons pas reçu comme formation dans l’armée de discuter les ordres. Exécuter sans murmurer est une phrase qui se trouve dans une de nos chanson ».
Face à l’insistance du président du tribunal, dû au refus de l’accusé vis-à-vis de ses propos recueillis lors de son audition devant le juge d’instruction, l’avocat du sergent-chef, Me BADINI Idrissa, a demander à ce que le tribunal s’en tienne au respect du principe de l’oralité conformément à la procédure du code pénal. Ainsi, pour la défense de son client, il a affirmé que « la seule stratégie de défense s’est de dire la vérité et rien que la vérité, et c’est ce que mon client est entrain de faire ».
Sur la base des chefs d’inculpations, le parquet militaire a estimé n’avoir pas de preuves de son implication directe des morts du putsch, mais le fait d’appartenir à un corps notamment au ex Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP) lui incombe directement. Par conséquent, le parquet a établi son implication dans le putsch comme « une relation de cause à effet ». Suite à cela, la défense a demandé au tribunal de requalifier les faits de crimes contre le sergent-chef. Le président de tribunal a répondu que ces questions de requalifications seront prises en compte lors de la délibération.
L’audience est suspendue pour reprendre le lundi 2 juillet 2018.
FIAKOFI Kossi/ KERE Anaïs( stagiaire)