Procès du putsch manqué : « je suis victime d’un complot » insiste Lota

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Audience du 05 octobre 2018 : Lota, ou le fervent militant du CDP

La journée du vendredi 05 octobre a connu la deuxième comparution d’Abdoul Karim Bagayan dit Lota. Il nie toujours partiellement les faits qui lui sont reprochés. Aussi, il doute de la véracité des preuves qui l’inculpent dans l’affaire du putsch manqué. Il est accusé de coups et blessures sur 42 personnes et dégradation volontaire aggravée de bien.

Abdoul Karim Bagayan a été soumis aux interrogatoires du tribunal ce jour. Pour lui « tout a été manigancé », tout porte à croire qu’il est victime de son militantisme  au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) car il traite son dossier de  politique.

Il relate ainsi les faits. Au domicile de feu Salifou Diallo, il dit s’être rendu pour négocier la libération de jeunes de son quartier qui y étaient détenus. A la confrontation des procès-verbaux, il réfute le fait qu’il soit considéré comme la tête pensante du saccage de la maison de salifou Diallo et dit être victime d’un acharnement politique. Selon lui, il est juste victime de complot. Le parquet s’est donc interrogé pour connaitre les raisons qui l’ont amené à s’y rendre. Il déclare : « je ne suis ni un gendarme, ni un policier mais en tant que fils du pays, j’ai joué au médiateur ». Il dit ne pas comprendre pourquoi tout le monde est contre lui. Par ailleurs plusieurs témoins affirment dans leurs procès-verbaux avoir reconnu Lota sur les lieux. Il se défend : « mon nom est connu parce que je suis Abdoul Karim Bagayan. J’ai été un footballeur. A 26 ans, j’ai été secrétaire général des supporteurs du club Asfa Yennega grâce à mes contacts, car je suis un ancien élève du lycée Philippe Zinda Kaboré et je suis issu d’un quartier populaire ». Pour lui, ce sont les raisons qui le rendent aussi populaire. Maitre Séraphin Somda face à cette déclaration a fait savoir qu’il existe des gens bien plus populaires mais, qui ne se retrouvent pas impliqués dans cette affaire du coup d’Etat. Alors pour lui le fait que l’accusé soit dans cette affaire n’est pas le fruit d’un simple hasard. Le parquet a fait l’observation suivante : « trois personnes empêchaient l’accusé de fermer l’œil. Il s’agit de Salifou Diallo, de Rock Marc Christian Kaboré et Simon Compaoré ». Alors il demande s’il a reçu des instructions de la part de son parti pour bander ainsi les muscles. Sa réponse est catégorique : « en aucun cas mon parti m’a dit d’user de ma force pour me faire entendre. »

Le mea-culpa sincère ?
Abdoul Karim Bagayan dit Lota avait d’abord nié les faits , avant de les reconnaitre après la présentation d’une vidéo ou il donnait des coups à Nicolas Kaboré. A l’hôtel Laico, le commerçant, militant fervent du CDP a porté des coups violents sur le garde du corps de Rock Marc Christian Kaboré présent sur les lieux. Pour quelles raisons ? L’accusé déclare : « je ne sais pas pourquoi je l’ai frappé ». La victime s’est retrouvée avec trois côtes cassées suite à ses coups. Si pour l’accusé, des raisons ne sont pas précisées, maitre Séraphin tente tant bien que mal de reconstituer le puzzle. Pour lui, l’accusé s’est rendu à l’hôtel parce qu’il devrait se tenir une rencontre des présidents de la CEDEAO. Aussi, il devrait avoir les élections inclusives. Le président de la transition était contre. Alors les raisons, des actes de l’accusé étaient une mission claire: disséminer la violence, semer la terreur. Ne sachant que faire, à maintes reprises, l’accusé a demandé pardon à la victime pour l’acte commis et dit regretter amèrement.

 

Mireille Bailly

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