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Ce mardi 29 janvier 2019, au tribunal militaire l’audition des témoins se poursuit. Tour à tour Alidou Sawadogo et Sourwèma Noel sont passés à la barre. Pour le premier cité, il est demandé de faire toute la lumière sur des sommes d’argent qu’il a remis à l’accusé Adama Ouédraogo et à Ismael Diendéré, de la part du général Djibril Bassolé durant la période du coup de force du 16 septembre.
En clair, la vérité que le tribunal recherche à travers l’audition du premier témoin du jour, est de savoir si la remise d’argent a un rapport avec les troubles du 16 septembre.
Après les observations faites par me Mireille Barry, sur certains reproches évoqués par la partie civile, c’est le tour de maître Kam de poser une série de questions à Alidou Sawadogo.
Confirmez-vous que le général Bassolé, vous a appelé dans la nuit du 16 septembre 2015 ? Il répond par l’affirmative. « Oui le général m’a appelé dans la nuit du 16 septembre, me demandant de remettre la somme de 1000 000 million de francs cfa à Adama Ouédraogo. Il dit qu’il l’avait promis, il y a longtemps » répond Alidou Sawadogo. Le général vous a-t-il dit à quoi l’argent remis à Adama Ouédraogo et à Ismael Diendéré devait servir ? A cette question, il répond : « Tout ce que je sais, le général m’a dit de remettre 1000 000 million à Damis pour une promesse et de donner 5000 000 millions à Ismael Diendéré par ce qu’il avait des difficultés familiales. Ce n’est pas la première fois qu’il me demande de remettre de l’argent aux gens. J’ai l’impression qu’on veut m’amener à dire ce que je ne connais pas. Je n’ai aucune intention de mentir, je dis ce que je sais » a-t-il laissé entendre.
Selon une observation faite par me Guy Hervé Kam, la déclaration du témoin ne concorde pas avec les éléments sonores, il y a quelque chose dans l’ombre. Pour me Dieudonné Bonkoungou, avocat de la défense, le parquet cherche à tout prix que le témoin dise ce qu’il veut entendre. « Je suis là pour la manifestation de la vérité. Je pense que le témoin a plusieurs fois démontré que l’argent reçu de la part de Bassolé n’a aucun rapport avec les événements du 16 septembre, mais on continue d’insister pour qu’il dise ce qu’on veut entendre. Ce n’est de la faute à personne si le parquet n’a pas choisi de bons témoins » a-t-il martelé
Audition du deuxième témoin
A la suite de Alidou Ouédraogo, est appelé à la barre Sourwèma Noel. Le parquet voudrait savoir s’il était le planificateur du rassemblement des jeunes du CDP, qui a eu lieu le 17 septembre 2015 au rond-point des martyrs et qui a engendré des débordements. A la demande du parquet de dire ce qu’il sait de la date du 16 septembre et les jours suivants, voici son récit des faits. « Je me souviens que le 16 septembre autour de 15h-16h, nous avons eu une réunion au siège du CDP, concernant le réaménagement des listes des candidats aux élections, car certains étaient frappé par l’exclusion. C’est de là que nous avons appris qu’il y avait un coup d’Etat » a-t-il déclaré.
Au parquet de reprendre, êtes –vous le planificateur de la réunion tenue au rond-point des martyrs ? De l’argent a été distribué qui est le financier ? « Dans la nuit du 16 septembre, Salifou Sawadogo m’a contacté me disant de mobiliser les jeunes autour du rond-point le 17 matin qu’il avait une importante information à livrer. Concernant l’argent je ne sais de qui il provenait » a –t-il répondu.
Mais l’accusé Salifou Sawadogo, appelé à la barre dira le contraire. « C’est bien Sourwèma, le responsable de la manifestation qui a eu lieu au rond-point des martyrs, c’est lui qui a envoyé des SMS aux partisans pour la mobilisation. 10 millions a également été mis à la disposition des jeunes pour la sécurisation des domiciles et personnalités du CDP. Il serait faux de sa part de dire ne pas être au courant de rien » s’est-il défendu.
Michel Caboré (Stagiaire)