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L’audience du procès s’est ouverte ce 02 août 2019 avec la suite des plaidoiries des conseils du général Gilbert Diendéré. Me Mathieu Somé après avoir terminé sa plaidoirie a laissé la parole à Me Jean Degli qui estime que le travail du parquet est « bâclé ».
Ce matin, Me Mathieu Somé, conseil du général Gilbert a poursuivi son argumentation en déclarant que le procès du putsch du Conseil National de la Democratie (CND) est un procès politique. Il explique cela en ces termes: « Suite à l’insurrection populaire d’octobre 2014, les généraux Kouamé Lougué et Nabéré Traoré, le lieutenant-colonel Yacouba Zida, le chef d’Etat major général des armées(CEMGA) Pingrenoma Zagré au moment des faits et Saran Sérémé, devraient être poursuivis pour attentat à la sûreté de l’Etat. Mais aucun ordre de poursuite n’a été signé contre eux ». Pour Me Somé, ils ne sont pas dans le box des accusés parce que le procès est un règlement de comptes car aucune preuve n’atteste la culpabilité de ceux qui sont présentement dans le box des accusés. « C’est un procès politique qu’il faut prendre comme cela et analyser les contours. Malheureusement, le peuple burkinabè ne saura pas la vérité », a-t-il regretté.
A sa suite, Me Jean Degli, un autre avocat du général après avoir pris la parole a prononcé une prière demandant au Dieu créateur, l’apaisement des cœurs. Pour lui aussi, le procès est un procès de règlement de comptes car selon lui Me Farama avocat de la partie civile a eu à tenir des propos sur une chaine de télévision dans lesquels il a déclaré qu’il ‘’cherchait’’ le général depuis 1996. Pour l’avocat, cela veut dire, qu’il a assouvi sa vengeance personnelle, car il l’a enfin ‘’eu’’ à ce procès. S’adressant aux parquet il demande de savoir s’il cherche à régler les comptes du RSP ou s’il veut juger le régime de Blaise Compaoré à travers ce procès en demandant de lourdes peines pour les membres du RSP.
Des morts qui ont été dénombrés, Diendiéré n’a tiré sur personnes, relève son conseil. Et selon lui, le droit le plus absolu qui devrait être assuré aux parents des victimes, c’est celui de coller à chaque visage, une responsabilité. Cependant, dit-il, « jusqu’à la fin, l’on ne sait pas qui a tué qui et la meilleure façon de permettre à un parent de faire son deuil, c’est de déterminer de qui provient la balle qui a tué son enfant. Si l’on ne répond pas à cette question, c’est qu’on a bafoué le droit à la vérité pour les parents des victimes ». Après avoir fait sa plaidoirie, Me Degli déclare que le travail du parquet a été bâclé et dans ce cas de figure le procès devrait être annulé et les accusés libres de toute poursuite judiciaire. L’audience reprendra le mardi 06 août 2019 avec la suite des plaidoiries des avocats de la défense.
Mireille Bailly