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Procès du putsch : « Nos clients ne sont pas à acheter » maître Séraphin Somé, avocat de la partie civile

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L’interrogatoire de Djibril Bassolé continue en ce 14 janvier au tribunal militaire. L’occasion pour maître Séraphin Somé, de la partie civile de déplorer sa ligne de défense. Et pour les avocats de la défense de réaffirmer la leur : l’inauthenticité des éléments sonores.

Maitre Séraphin Somé est coutumier des longues interventions et ne s’en est pas privé ce 14 janvier. Pour lui, l’attitude du général est à la limite « indécente ». De fait, il y a une contradiction entre le fait que le général se plaigne qu’on porte atteinte à sa vie privée et en même temps, ne reconnait pas l’authenticité desdites écoutes. « L’arsenal juridique encadre bien les écoutes et dès lors que des écoutes sont susceptibles de porter atteinte à la sureté de l’Etat, elles ne relèvent plus du seul cadre privé ». Puis il renchérit : « Si l’accusé se plaint du fait que sa vie privée a été violée, c’est bien parce qu’il y a eu écoutes : Sinon en quoi cela constituerait-il une violation de la vie privée » s’enquit-il. Si l’accusé parle très peu, comme c’est le cas depuis le début de son interrogatoire, maitre a son explication : « le général Bassolé, dont les avocats n’ont pas jugé utile de demander une contre-expertise, ne peut pas se défendre. » Alors que l’accusé a, dans une interview, confié qu’il verrait bien une indemnisation des victimes en lieu et place d’un procès qui selon lui « a un effet dévastateur sur l’armée », l’avocat Somé lui rétorque que « nos clients ne sont pas à acheter et que cette pratique du régime Compaoré est révolue ».
« Ce procès est hors-normes » s’offusque maître Antoinette Ouédraogo, l’un des avocats de l’accusé qui dénonce qu’on qualifie celui-ci « de tous les noms d’oiseaux ». « Aucune décision de la chambre de contrôle n’est définitive »rappelle-t-elle. Les enregistrements sonores-expression qu’elle préfère à « écoutes téléphoniques »- renvoient à mille et une possibilités au regard des avancées technologiques. Ce ne sont, selon elle, que des éléments de fabrication, de manipulation… « C’est scandaleux d’utiliser une pièce acquise de façon illégale pour charger un accusé. De fait, si la vie privée a des limites, l’intérêt général en a aussi. » lance-t-elle. Maître Maria Mireille Barry s’est, quant à elle, dite surprise que l’ex-Premier ministre Zida a fait écouter des éléments sonores depuis le 25 septembre alors que les supposées écoutes datent du 27 septembre. Sur la même lancée, elle lance : « Pourquoi Bassolé devra-t-il répondre des propos de Soro ? »
Soumana LOURA

Bernard HIEN

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