Procès du putsch : «Pourquoi faire un coup d’Etat ? je ne suis pas un politicien ! », l’adjudant-chef major Badiel Eloi

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Le procès du putsch de septembre 2015 a repris ce lundi 21 janvier 2019 au tribunal militaire. A la barre l’adjudant-chef major Badiel Eloi qui avait déjà comparu les 09 et 10 juillet 2018. Ce dernier dit maintenir ses déclarations antérieures.

Après une rétrospective des faits déjà annoncés devant le tribunal militaire, il y a de cela quelques mois, l’adjudant-chef major Badiel Eloi se reproche le fait que « quand on écoute les gens parler, c’est comme si c’est lui qui avait organisé ce coup d’Etat ». A l’en croire, dans la matinée du 16 septembre, il aurait reçu des ordres du capitaine Dao à travers un appel téléphonique d’aller arrêter les émetteurs de RFI et de la radio Omega. D’autres appels venant du capitaine, l’accusé affirme n’en avoir pas reçu. En ce qui concerne la somme de 1.941.000FCFA reçu d’une certaine Kadidia Ouattara, le major répond : « Ce sont les relations de l’adjudant Nion. Si je réponds, c’est que je vais mentir. Je préfère que ce soit Nion qui vienne répondre à cette question ». Et des observations de son conseil, il estime que quand bien même ce montant peut paraitre énorme reste des sommes d’argent que les accusés (le major Badiel) avaient l’habitude de recevoir.

Si le militaire devait vérifier la légalité d’un ordre reçu, je ne serais pas à la barre

A la question de Me Neya à savoir si l’accusé fait un coup d’Etat pour lui ou pour le général, le major Badiel réplique rapidement : « Moi, je vais faire un coup d’état pourquoi ? je ne suis pas un politicien ! ». Et quand le parquet poursuit : « Vous avez au minimum trente années de service. Pourquoi n’avez-vous pas vérifié l’information avant de l’exécuter ? ». Le major Badiel répond: « Si le militaire devrait vérifier la légalité d’un ordre reçu je ne serais pas à la barre aujourd’hui ». Et à son conseil de rassurer qu’il n’a pas agi de sa propre initiative. « A contrario, dit Bertin Kiénou, il n’a fait qu’exécuter un ordre venant du général dont le porteur du message était le sergent-chef Koussoubé -Ce n’était pas un mouvement d’humeur. L’ordre a été donné de faire un coup d’Etat. Cependant pour ceux qui avaient reçu l’information concernant la dissolution du RSP, qu’ils l’assument pleinement ». « En plus compte tenu du contexte, le général se faisait discret. Alors qu’on ne nous fasse pas croire qu’il n’est pas le donneur d’ordres » a martelé adjudant-chef major major Badiel Eloi. Pour finir, l’adjudant –chef major Badiel Eloi s’est excusé pour ces écarts de langage avant de rejoindre le box des accusés laissant ainsi la place à une autre personne.

Wendemi Annick KABORE

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