Procès du putsch : Salifou Sawadogo envers et contre tous !

Salifou Sawadogo comparait pour le deuxième jour consécutif. L’accusé nie avoir soutenu le putsch de quelle que manière que ce soit. Même si nombre de personnes dont Nanéma Fayssal et Noel Sourwema le mettent en cause.

Le 16 septembre, les membres du secrétariat permanent du CDP travaillaient au remplacement de leurs listes invalidées par le Conseil constitutionnel. Après les travaux, ils ont décidé d’aller se prendre un rafraîchissement. C’est de là que la nouvelle du coup d’Etat leur est parvenue. Décision a vite été prise de se procurer liquidités pour protéger les domiciles des dignitaires du parti alors instruits par les événements d’octobre 2014 où certains d’entre eux avaient vu leurs domiciles incendiés. Dix millions furent pour cela remis à Salifou Sawadogo par le premier vice-président Achille Tapsoba. Ensuite c’est-à-dire le 22 septembre, le même Salifou Sawadogo reçoit une autre somme de Moise André Traoré Nignan. Celle-ci s’élève à 20 millions et devrait servir selon l’accusé à venir en appui aux militants qui étaient dans l’incapacité à fêter la Tabaski alors imminente, à cause notamment de l’inaccessibilité des banques à l’époque.
Dans leurs dépositions par contre, nombre des militants du CDP ont estimé que Salifou Sawadogo a financé des jeunes à la Place de la nation pour soutenir le Conseil nation pour la Démocratie (CND).Noel Sourwema est allé plus loin : « M. Sawadogo a appelé les jeunes à sortir à la Place des martyrs », ce qu’a appuyé Achille Tapsoba qui se souvient que le parti n’a appelé personne à la mobilisation. Mais l’accusé qui confie avoir reçu un message d’un anonyme invitant les militants à la mobilisation. Quitte à être en porte à faux avec les autres accusés qui estiment qu’il est celui qui a appelé à la mobilisation.
Ses conseils Seydou Roger Yamba et Hamidou Sawadogo décrivent un accusé ‘’droit dans ses bottes’’ depuis le début de la procédure. Peu importe que beaucoup d’accusés chargent leur client. « La majorité n’a pas toujours raison » estime M. Yamba. Pour M.Sawadogo, les autres ont dit des contrevérités dans le seul but de se soustraire de la prison.

Soumana LOURA