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Le lieutenant Abdoul Kadri Dianda jamais condamné, mais poursuivi dans le dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, est appelé à la barre ce mercredi 12 septembre 2018 pour répondre des chefs d’accusation de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, de complicité de meurtres, de coups et blessures et d’incitation à commettre des actes contraires au devoir qui pèsent contre lui. Le commandant du Groupement d’intervention anti-terroriste (GIAT) à l’époque, déclarant non coupable, est revenu sur les menaces dont il a fait face durant les évènements de même que les messages que lui ont envoyé le chef d’État-major général des armées et son cousin résidant à Bobo-Dioulasso.
Comme ses prédécesseurs, le lieutenant Abdoul Kadri Dianda s’est déclaré non coupable. Le commandant du Groupement d’intervention anti-terroriste (GIAT) à l’époque se défend en racontant que le 16 septembre, il revenait de la ville quand il a reçu l’appel du lieutenant Gorgo l’informant que le chef de corps intimait les éléments de rejoindre la caserne car il y a du mouvement à la présidence. A la suite de cet appel, c’est le chef de corps qui l’a appelé pour savoir ce qui se passait a-t-il affirmé. N’ayant aucune information, il a confié avoir rappelé le major Montouan Koumbia qui lui a confirmé l’arrestation des autorités. Il poursuit en indiquant qu’ayant reçu l’information, il s’est rendu à la présidence d’où l’accès lui a été refusé par la garde. Le constat fait par l’officier est que la garde a été renforcée. Comme les autres officiers, il va confirmer avoir participé à la rencontre des officiers ; rencontre au cours de laquelle le général Gilbert Diendéré a confirmé l’arrestation des autorités de la Transition. Il va également confier avoir pris part à la rencontre avec les sages. A l’en croire, au cours de cette réunion les éléments ont exprimé leur mécontentement face à la Transition en qui ils ont déclaré n’avoir plus confiance.
Le lieutenant Abdoul Kadri Dianda après avoir effectué des missions le 18 et le 19 notamment à l’aéroport et à l’hôtel Lybia, est resté au camp jusqu’au 28 septembre, date à laquelle, il a rejoint le Conseil de l’entente où se trouve sa résidence ; foi de l’officier.
Le lieutenant menacé par ses propres frères d’armes
A la question donc du parquet de savoir pourquoi est-il resté au camp alors qu’il a eu connaissance du communiqué d’affectation signé par le chef d’État-major général des armées ; le prévenu va affirmer n’avoir pas d’autres choix que de rester. Il s’explique en soulignant avoir fait part de même que d’autres, de leur volonté au chef de corps de rejoindre leur poste d’affectation. Cependant relève-t-il, il leur a fait comprendre qu’ils sont des officiers ; par conséquent, ils doivent être les derniers à partir et surtout qu’ils doivent faire l’Etat du matériel.
L’autre obstacle qui a obligé le lieutenant à rester au camp, c’est le désarmement des éléments ordonné par le chef d’État-major général des armées. Si on veut croire le prévenu, il l’avait même appelé durant les évènements pour demander son avis sur la question.
Les messages du cousin arriviste
S’il y a un individu qui a trouvé un moyen de profiter du coup d’Etat pour se faire de l’argent, c’est bien sûr le cousin du lieutenant Abdoul Kadri Dianda selon l’explication donnée par l’accusé. En effet, il s’agit de messages « il faut faire taire Chérif Sy, il continue de parler sur RFI » ; « on va créer la MOSAF pour apporter un soutien national à l’armée » ; « prenez des mesures drastiques pour empêcher tout rassemblement à la place de la Nation », « il faut faire taire les leaders d’OSC » ; etc. que ce civil résidant à Bobo Dioulasso a envoyé au lieutenant, lu par le procureur militaire. Tout en reconnaissant avoir reçu les messages en question, il va assurer n’avoir répondu à aucun. D’après lui, ils ont été envoyés par son cousin qui est au chômage, et qui voulait un soutien financier. Il souligne que ce dernier dans un autre message va lui demander la somme de 10 milles francs CFA ; message auquel il n’a jamais répondu de même que les autres qu’il a reçu. Face donc à son refus de répondre aux messages, il va le rappeler à mainte reprise a-t-il soutenu. A la question donc du parquet de savoir de quel bord était le cousin en question, le lieutenant va répondre : « je n’ai jamais cherché à savoir. Je suis un officier qui cherchait à résoudre un problème dans lequel je me trouvais ».
Thierry KABORE (Collaborateur)
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