Production de la pastèque : Une véritable source d’autonomisation économique

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Produite dans plusieurs provinces du pays, la pastèque est l’un des fruits les plus prisés par les burkinabé qui inondent les marchés. A l’instar de la mangue, l’orange, la goyave et autres fruits, la pastèque aussi, a sa période bien donnée. Ainsi, elle est plus présente sur les marchés à partir du mois d’octobre. FasoPic (FP) a fait un tour sur un site de vente de pastèques où il a recueilli les propos d’un vendeur et d’un jeune producteur de ce précieux fruit. Wilfrid Kaboré (WK), vendeur de pastèques est le premier intervenant dans ce entretient.

FasoPic (FP) : dans quelles provinces importez-vous les pastèques ?
Wilfrid Kaboré (WK) :
nous importons les pastèques de plusieurs provinces. Plus précisément nous les importons de Orodara, kompienga, Diapaga, et dans d’autres localités du Centre Nord.


FP : Sachant que la plupart de vos zones d’intervention sont touchées par le phénomène de l’insécurité, comment débrouillez-vous pour pourvoir satisfaire à la demande des clients ?
WK:
En toute franchise, il faut dire que l’insécurité a vraiment rendu plus compliqué notre commerce car toutes nos zones d’intervention sont atteintes par les attaques terroristes. Ce qui a même occasionné la hausse du prix de la pastèque. Mais on essaie de faire de notre mieux à braver les multiples risques pour satisfaire la population de Ouagadougou.

FP : combien vous coûte le chargement plein d’une remorque de pastèque ?
WK :
Il n’y a pas de prix stable, mais approximativement je pourrai dire que ça tourne autour de 700 000 FCFA actuellement à cause de l’insécurité dans les zones de production des pastèques. Concernant le prix en détail, il varie de 250 FCFA à 600 FCFA, selon la taille de la pastèque.

FP : à Ouagadougou, combien vendez-vous une pastèque à vos clients ?
WK :
à l’endroit de nos clients le prix va de 300 FCFA à 1000 FCFA, selon la taille de la pastèque.

FP : depuis combien de temps êtes-vous dans ce commerce ?
WK :
Il y a longtemps, je peux dire une bonne quinzaine d’années.

FP : vous arrive-t-il parfois d’enregistrer des pertes ?
WK :
Évidemment, les pertes ne manquent pas. Souvent au déchargement il nous arrive d’enregistrer 2 à 3 tricycles des pastèques pourries ainsi que celles qui sont cassées. Aussi, certains clients nous rament par moment des pastèques soit disant qu’elles sont pourries ou qu’elles ne sont pas bien mures. Cela nous oblige à les échanger contre d’autres pastèques de bonne qualité afin de maintenir de bonnes relations avec nos clients. C’est vraiment pas simple, de la même manière on gagne des profits on enregistre aussi des pertes parfois.

La production de la pastèque comme source d’autonomisation économique pour les jeunes.

Après Wilfrid Kaboré, nous avons arraché quelques mots à Poubéré Amidou (PA), agriculteur de la pastèque dans la kompienga.

FP : depuis combien d’année produisez-vous la pastèque ?
PA :
difficile de déterminer avec exactitude parce que c’est comme de la tradition chez nous. Je suis né trouver mes parents dans la production de la pastèque et j’essaie d’emboiter leurs pas.

FP : dans votre localité à combien vendez-vous un chargement de camion de pastèques ?
PA :
présentement nous vendons le chargement de camion à 900 000 FCFA. Cela dépend aussi de la taille du véhicule. Dans certains cas ça peut varier de 300 000 FCFA à 1400 000 FCFA.

FP : quelles réalisations avez-vous faites avec les profits de la pastèque ?
PA :
Je peux affirmer que la production de la pastèque m’a beaucoup aidé. Je suis maintenant à ma troisième moto. J’ai également construit une maison de 9 tonnes de ciment. Je ne peux pas tout citer ça m’a apporté beaucoup de choses.

FP : rencontrez-vous des difficultés en ce moment ?
PA :
la principale difficulté actuellement c’est le terrorisme. Il y a de nombreux producteurs qui n’ont pas pu cultiver cette année. Certains aussi ont pu produire mais ils ont été contraints à abandonner les champs sans récolter à cause des attaques terroristes dans la zone.

 

Propos recueillis par MICHEL CABORE

Mireille Bailly

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