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Promotion du coton burkinabè : « il faut de la traçabilité dans tout ce que nous faisons si on veut être un label », François F1er

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La marque François 1er (F1er) existe depuis 1992 en France. Le promoteur a démarré dans la maille, le jogging et bien d’autres. Aujourd’hui le concepteur de la marque compte à son actif une unité de semi industrielle faisant des produits à base du coton biologique burkinabè qui facilite son métier. Comment est-il arrivé à ce stade ? Fasopic (FP) s’est intéressé en allant vers lui pour avoir des éléments des réponses. Lisez plutôt.

 

FP : Présentez-vous à nos lecteurs?

F1er : Je suis François Yaméogo dit François 1er, habilleur, créateur de mode, fabricant, concepteur d’une ligne vestimentaire contemporaine 100% à base du coton biologique du Burkina Faso. Je suis un créateur qui a vécu en Europe et qui a fait un long chemin avant de revenir au pays. J’œuvre pour la transformation locale 100% coton ce qui m’amène à faire de la toile. Pour se faire j’ai mis en place une unité industrielle à Koudougou.

FP : Comment se porte le monde de la mode ?

F1er : La mode est éphémère alors j’ai préféré m’intéresser à l’habillement car avec elle on peut aller dans l’industrie, dans le style. L’habillement ne change pas, l’habillement reste. Pour répondre à votre question je dirai qu’elle se porte bien.

FP : Qu’est ce qui a amené François 1er en Europe ?

F1er : D’abord ce qui m’a amené à voyager c’est l’envie de quitter mes parents, c’est l’envie de vouloir avancer et de vouloir apprendre. Je ne suis pas parti en Europe pour chercher l’argent. Je suis parti en Europe pour apprendre et quand on part en exil, il y a deux solutions, soit on part en se disant je m’en vais chercher de l’argent ou je pars apprendre. François 1er est allé pour le savoir.

FP : Combien vous a coûté cette industrie de transformation que vous aviez mis en place pour faciliter la disponibilité de votre matière première ?

F1er : Plusieurs années de travail et de dur labeur de recherche et de persévérance c’est ce qu’elle m’a couté.

FP : Pourquoi aviez-vous choisi de promouvoir le coton burkinabè ?

F1er : J’ai choisi le coton burkinabè pour avoir la traçabilité de ma matière première. Certains font des créations sur du tissu dont ils ne connaissent pas la provenance. Moi avec le coton du Burkina je sais ce que je fais.

FP : D’où tirez-vous votre génie créateur ?

F1er : Mon génie créateur, je le tire de tout le monde. Je le tire avec mes tisserands, mes couturiers, à la télé, et de ce que je pense. Il ne suffit pas de créer, car le modèle peut être beau mais il peut ne pas être perçu sur le marché. Avant de créer, François 1er doit tenir compte du pouvoir d’achat, il doit tenir compte du profil du client, il doit tenir compte de la circonstance à laquelle le client vas porter la tenue. Il doit aussi tenir compte de la durabilité du vêtement, de sa qualité, de l’entretien. Donc François 1er tiens compte de tous ces paramètres pour faire un vêtement. Il y a la créativité mais il y a aussi un tout derrière le vêtement et grâce à l’industrie que j’ai, j’interviens sur toute la chaine.

FP : Quelles sont les difficultés auxquelles François 1er fait face ?

F1er : J’apprécie les difficultés car elles me permettent de grandir, de me réaliser. Celles que je rencontre : premièrement, je vais vers la semi industrialisation, pour cela il faut avoir du personnel d’encadrement qualifié, il faut avoir des professionnels autours de soi donc il faut que je les forme. Deuxièmement, il faut pouvoir faire une promotion, une communication qui correspond à la différence c’est-à-dire à la mode éthique. Enfin, il faut pouvoir imposer cette mode sur le plan régional et international parce que c’est quelque chose de nouveau d’innovant que je propose. C’est normal parce que les gens sont habitués à autre chose et moi je propose quelque chose d’innovant ; donc il faut que je puisse surmonter ces étapes qui font partie de l’entreprenariat. Mais quand on est entrepreneur et qu’il n’y a pas de difficultés, il faut savoir que ce que vous faites est voué à l’échec.

FP : L’entreprise François 1er compte combien de personnes ?

F1er : François 1er a une structure à ouaga qui emploie 15 personnes et une structure à Koudougou qui emploie 30 personnes. Il peut employer plus, si demain on essaie de consolider la marque, s’il a un appui financier. Si avec l’équipe que nous avons, nous arrivons à développer un marché on pourra employer jusqu’à 100 personnes.

FP : Qu’est ce qui explique votre succès ?

F1er : (rire) je ne peux pas dire que j’ai un succès mais j’ai une marque qui est aimée, qui a tendance, qui s’est imposée, qui correspond à l’entente de la nouvelle génération, de l’Afrique. Aujourd’hui, on parle de patriotisme économique. Partout dans le monde on parle de transformation locale, donc J’ai su être visionnaire. Mais ce qui fais la différence c’est qu’aujourd’hui, les africains ont su qu’on doit transformer ce qu’on a. Tout cela fait la force de cette marque.

FP : Quelles sont vos ambitions future ?

F1er : Mes ambitions future, c’est de pouvoir consolider la marque, bien structurer François 1er en nommant un directeur, et moi en tant qu’espère consultant je pourrai avoir le temps pour partager mon expérience surtout avec les jeunes qui en ont besoin.

FP : Quels sont Vos vœux pour la nouvelle année pour le Burkina Faso ?

F1er : Mes vœux en cette nouvelle année c’est que le bon Dieu protège le Burkina Faso et qu’on puisse vivre en paix. Sans la paix, on ne pourra pas entreprendre et que s’il y a la paix, que les burkinabè se réconcilient avec leur passé et qu’on puisse vivre ensemble.

 

 

Propos recueillis par Blanche Bailly

Bernard HIEN

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