6 ans après sa mise en œuvre dans les régions du Nord, du Centre-Nord, et de l’Est, le projet Neer-Tamba qui lutte pour la prise en compte du genre dans toutes les sphères du développement, fait le bilan de ses actions. Pour mettre en lumière ses différentes réalisations, une caravane a été organisée du 28 et 29 décembre 2020 à cet effet, respectivement à Ouahigouya et à Kaya, avec l’appui du réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre. L’objectif de cette visite de terrain était de permettre aux journalistes de constater de visu, les activités réalisées par le projet Neer-Tamba, dans la région du Nord et du Centre-Nord. Un projet qui s’exécute conformément aux règles et procédures du Fonds International de développement agricole (FIDA).
Implanté depuis 2014, dans les régions du Nord, du Centre-Nord, et de l’Est, le projet Neer-Tamba, s’est donné pour principale mission de faire une réalité la promotion du genre dans le processus de développement. Une initiative qui consiste à réduire au maximum le phénomène des inégalités d’une part entre les femmes et les hommes, les vieux et les jeunes. Ainsi, 6 ans après l’exécution du projet, plusieurs réalisations ont été faites au profit des jeunes et des femmes, dans divers domaines d’activités, en vue de permettre à cette couche de la population jugée vulnérable, d’être un tant soit peu autonome, surtout sur le plan économique.
« Le genre est un sujet transversal qui préoccupe beaucoup le FIDA. A travers cette caravane de presse nous avons voulu permettre à la population de voir aussi les réalisations du projet. Les résultats montrent un impact vraiment positif en termes de changement dans la vie des populations. C’est une technique pour montrer également à d’autres acteurs qu’il y a des méthodes pour réduire les inégalités qui existent entre l’homme et la femme, les jeunes et les adultes en milieu rural », a expliqué Souleymane Paré, responsable genre et ciblage au FIDA.
Le projet Neer-Tamba intervient entre autres dans les domaines de l’élevage, de la transformation des produits forestiers non ligneux, de l’agriculture, de l’aménagement des bas-fonds, et de la récupération des terres dégradées. Au cours de la présente caravane de presse, en plus de la visite sur les sites des réalisations, il a également été question de dresser le bilan des 6 années d’existence du projet, dans les régions concernées.
Des groupements satisfaits
A Ouahigouya, dans la région du Nord, l’équipe de la caravane a visité deux groupements de femmes soutenus par le projet Neer-Tamba, à travers des financements. La première escale a été au groupement féminin solidaire, qui excelle dans la transformation des produits forestiers non ligneux.
« Le groupement féminin solidaire est composé de 18 membres. Nous transformons des produits forestiers non ligneux. Concrètement, nous produisons du savon pour les toilettes, de l’huile de neem, du baobab, du zamnin, des feuilles de balanitès. Grâce à une contribution de 100 000 FCFA, notre association a reçu un financement de 1 000 000 FCFA de la part du projet Neer -Tamba. Aujourd’hui toutes les femmes, membres de l’association sont très heureuses et s’occupent bien de leurs familles. Par mois chaque femme reçoit son allocation et nous faisons de l’épargne avec le bénéfice. Nous disons grand merci au projet Neer-Tamba, pour ce soutien financier », s’est réjoui Zoundi Souwada/ Ouédraogo, présidente de ladite association.
Après le groupement féminin solidaire, la caravane a été accueillie par le groupement Sidlawendé, spécialisé dans la production de la farine infantile. Comme le précédent groupe, Sidlawendé, composé de 24 femmes, doit également son essor au projet Neer-Tamba. « Nous avons appris que le projet Neer-Tamba soutient les micros projets, c’est ainsi qu’après avoir déposé notre demande, nous avons obtenu un financement de 3 000 000 FCFA. Par mois chaque membre du groupe perçoit une somme de 30 000 FCFA. Nous sommes toutes heureuses car chacune arrive à répondre aux besoins de sa famille. Cependant nous demandons au projet de nous aider davantage avec du matériel, afin que nous puissions agrandir notre entreprise et d’employer d’autres femmes », a laissé entendre Sarata Sawadogo, représentante de la présidente du groupement.
Après l’étape de Ouahigouya, la caravane de presse a terminé son périple à Kaya, dans la région du Centre-Nord. Tout comme dans la région du Nord, la dernière étape de la caravane a également fait l’objet de visite des réalisations du projet Neer-Tamba. Le groupement ‘’ Laafi La Bumbu’’ est bénéficiaire du projet Neer-Tamba, et s’en sort très bien à l’image des autres bénéficiaires de la région du Nord.
Avec plus d’une dizaine de membre, ce groupement intervient dans le domaine de la transformation des produits forestiers non ligneux. Le groupement valorise les produits tels que le balanitès, les feuilles de baobab, le moringa, l’huile de neem, le zamnin, et le pain de singe. « Depuis 2013, notre groupement fait de la transformation des produits forestiers non ligneux. Nous disons merci au projet Neer-Tamba, parce qu’il nous a accompagné avec du matériel, qui facilite aujourd’hui notre travail. Nous sommes plus d’une dizaine dans ce groupement et chacune arrive à subvenir à ses besoins », indique Kombou Ouédraogo/ Sawadogo, présidente du groupement ‘’Laafi La Bumbu’’.
La dernière personne visitée est un jeune homme qui fait de l’élevage de la volaille. Il s’agit de Bissimoaga Bassirou, bénéficiaire du projet Neer-Tamba. « Je suis dans l’élevage des poulets depuis 2016. J’ai débuté le travail avec mes propres fonds, jusqu’en 2019 où j’ai reçu un soutien financier du projet Neer-Tamba, d’une valeur de 900 000 FCFA. C’est vraiment un geste salutaire de la part de Neer-Tamba, parce que cela m’a permis d’augmenter ma production. Comme retombée de ce soutien financier, j’ai pu acheter des parcelles et faire d’autres réalisations. J’ai également à ma charge 4 personnes comme employés », a laissé entendre Bissimoaga Bassirou.
Retenons que le taux de réalisation des activités du projet Neer-Tamba est à 84,15%.
MICHEL CABORE