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La CS-MEF est à un tournant décisif de son histoire, il suffit de jeter un œil sur sa plateforme pour relever quelques aberrations : Comment un syndicat peut-il revendiquer que l’Etat recouvre ses cotisations syndicales pour lui ? Des cotisations qui en plus du financement public octroyé aux syndicats leur permettent de manipuler l’opinion publique et de tenir la dragée haute à la puissance publique. Vous êtes libres de collecter vos cotisations volontaires auprès de voies affiliés comme tous ceux qui ont un statut associatif au Burkina. De quel statut sécurisant vous parlez si vous-même vous êtes les premiers à assécher les recettes publiques ? Y-a-t-il plus sécurisant que votre fonds commun frelaté ? Les agents relevés dont vous faites cas, ont été nommés à des postes de responsabilité et sont à la merci d’un conseil de ministres. Où se situe alors le problème ?
Toute cette agitation est déplorable après les conclusions de la conférence nationale sur le système de rémunérations des agents de la fonction publique tenue du 12 au 14 juin 2018 à Ouagadougou. Malgré votre refus de prendre part à la conférence, elle a toutefois vu la participation de 5 centrales syndicales et 21 syndicats autonomes.
Les travailleurs de ce ministère sont considérés par la frange des autres travailleurs et de la société comme des privilégiés. Parmi les fonctionnaires, ils sont les plus exposés au délit d’apparence par leurs duplex et 4×4. Ils ont eu du pain ; ils veulent maintenant du beurre dans les épinards, l’argent du beurre et le sourire de la fermière. Un vieil adage nous enseigne que “l’argent n’aime pas le bruit”.
La situation promet de se compliquer, si le gouvernement procède aux ponctions sur les salaires des agents qui participent à la grève. Dans un pays démuni, où 22 provinces enregistrent cette année un déficit céréalier et où l’insécurité et le terrorisme sont les défis du moment, les financiers doivent preuve de responsabilité et être constructifs pour que le pays tienne ses engagements.
Le Burkina d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui. Il n’y a plus de financement souterrain qui fonctionne par le jeu de la ‘’ facilitation’’ ou du mercenariat dont nous a habitué le défunt régime. Chacun récoltera ce qu’il a semé !
Ag Ibrahim