Rapport d’activités 2019 de l’ARSE : en 2019, « l’Etat a subventionné le combustible à hauteur de 39 milliards de francs CFA »

0
la présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie Mariam Nikiema

72h après que l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Energie (ARSE) ait remis son rapport annuel de ses activités 2019 au premier ministre, elle a jugé nécessaire de le présenter aux Hommes de médias ce 29 janvier 2021 à Ouagadougou. En termes de résultats globaux, il ressort que l’énergie totale du système a augmenté de 7%  passant de 1989 GWh en 2019 contre 1858 GWh en 2018, soit un surplus de 131 GWh au niveau de la SONABEL et des Coopératives d’Electricité (COOPEL) interconnectés. On note aussi une baisse de 26% de la production nationale, du fait de l’augmentation des importations et de la contribution d’AGGREKO. Dans le secteur énergétique, le contenu du rapport indique qu’il y a une insuffisance d’investissements, une absence de réserve de production et une dépendance à l’égard des énergies fossiles importés.

 Le KWh facturé au client en 2019 est de 22,96FCFA contre 23,24FCFA en 2018. Selon la présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie Mariam Nikiema, l’Etat a subventionné le combustible consommé par la SONABEL à hauteur de 39 milliards de francs CFA. L’importation de l’énergie a augmenté de 113% du côté du Ghana et a baisé de 10% du côté de la Côte d’Ivoire, due essentiellement à des problèmes techniques, explique madame Nikiema qui ajoute, qu’au niveau de la distribution, l’on enregistre une réduction des pertes qui passent de 13,62% en 2018 à 13,51% en 2019, soit un gain de 0,11 points. Pour ce qui est de la production et du transport de l’électricité, elle a fait savoir qu’il y a eu une réduction des pertes de 2%.

Les activités réalisées au cours de l’année 2019 par l’ARSE sont d’ordre général. A écouter la présidente Mariam Nikiema, l’institution a fait un examen de plusieurs dossiers sur le fonctionnement des services. Un examen dans lequel elle a émis cinq avis conformes et trois avis simples, comme l’avis portant demande de licence de production d’énergie électrique de la société AGGREKO et celui portant fixation des conditions d’obtention de l’agrément technique de la profession d’entrepreneur de travaux de réseaux ou de centrales électriques thermiques ou de sources renouvelables. La réalisation de ces activités a rencontré des difficultés si on en croit Mariam Nikiema. Il s’agit notamment de l’insuffisance des ressources financières et les lourdeurs des procédures de gestion financière et comptable.

Dans le présent rapport, l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie a formulé des recommandations et des perspectives. A l’endroit du gouvernement, elle demande à ce qu’il veille sur la mise à disposition de ressources suffisantes pour les activités de régulation et dote le régulateur du pouvoir d’octroi des titres d’exploitation et du pouvoir de fixation/régulation des tarifs de l’électricité. A l’endroit des opérateurs du secteur de l’énergie, l’ARSE suggère la mise en place de la séparation comptable de la SONABEL, afin de mieux appréhender les coûts. Elle trouve aussi que le paiement de la redevance doit être conforme à la réglementation. « Nous demeurons convaincus que les réformes engagées par le gouvernement en 2017, en vue de dynamiser le secteur de l’énergie électrique, commence à attirer les investisseurs privés nationaux et internationaux. La poursuite de ces réformes pourra donc corriger les faiblesses dans le secteur », a conclu Mariam Nikiema, présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie.

Nicolas BAZIÉ

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez laisser un commentaire
Veuillez entrer votre nom

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.