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RD Congo : le printemps de Félix Tshisekedi

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Après avoir surmonté une série d’épreuves, l’opposant congolais a été élu à la tête de l’UDPS. Il est son candidat à la présidentielle… et se sent pousser des ailes !
Pour Félix Tshisekedi, 2017 fut une annus horribilis. D’abord, en février, il a perdu son père, Étienne, icône de l’opposition congolaise depuis près de quarante ans – dont le corps n’a toujours pas été rapatrié ni enterré dignement à Kinshasa. Puis cet homme sensible sous sa carrure impressionnante a vu certains de ses alliés se détourner de lui : Bruno Tshibala ou Tharcisse Loseke ont contesté sa légitimité et sont entrés dans le gouvernement de son principal adversaire, le président Joseph Kabila. Quant à ses tentatives pour mobiliser la rue, comme savait le faire jadis son père, elles se sont soldées par de semi-échecs.
Pourtant, depuis le début de l’année 2018, son horizon s’est progressivement éclairci. Sous l’impulsion de l’Église catholique, la contestation a repris du poil de la bête à Kinshasa. Surtout, le 30 mars, Félix a succédé officiellement à son père à la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) lors d’un congrès à Limete. Et a été dans la foulée investi candidat à la présidentielle.
La tendance incarnée par Loseke et Tshibala, qui contestait en justice la légalité de ce congrès, a été déboutée. Même le pouvoir tenterait de l’amadouer. « Des émissaires ont voulu m’approcher, confie l’intéressé à JA. Mais j’ai refusé de les recevoir et je continuerai à le faire tant que ce gouvernement bloquera le rapatriement de la dépouille de mon père. »
Motifs de réjouissance
Félix Tshisekedi a sans doute d’autres motifs de réjouissance, beaucoup moins avouables : les difficultés croissantes que rencontre le principal opposant, Moïse Katumbi, lui aussi candidat déclaré à la présidentielle. Depuis bientôt deux ans, ce dernier est contraint de vivre en exil pour échapper à une peine de trois ans de prison, prononcée dans une obscure affaire immobilière qu’un rapport rédigé par des évêques catholiques a qualifiée de « mascarade ».
Le pouvoir veut qu’il comparaisse pour une tout aussi nébuleuse affaire de mercenariat devant la Cour suprême, dont les décisions ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Enfin, Flory Kabange Numbi, le procureur général de la République, s’est saisi des révélations de JA sur la nationalité italienne de Katumbi (lequel en a été détenteur entre 2000 et 2017, ce qui lui a automatiquement fait perdre sa nationalité congolaise, selon le droit local) pour ouvrir une nouvelle information judiciaire à son encontre. Motif : faux et usage de faux.
Ahmed OUEDRAOGO

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