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Le tribunal militaire de Beni-Butembo au Nord-Kivu à l’est de la RDC a condamné ce lundi à la peine capitale un soldat reconnu coupable du meurtre de cinq civils appartenant à une même famille. Mais, suffisant pour dissuader de nombreux militaires « indisciplinés » qui écument les forces armées du pays ?
On ne peut récolter que ce qu’on aura semé. C’est le précepte que va devoir expérimenter le ce militaire de la garnison des forces armées de la RDC (FARDC) du Nord-Kivu. Le soldat a été reconnu coupable de meurtre par le tribunal de Beni-Butembo.
Samedi dernier dans la localité de Mbau à Beni, le militaire animé par des motivations jusqu’ici ignorées, a tiré à bout portant sur cinq membres d’une même famille qui sont morts sur le champ. Rattrapé à Butembo, il a été jugé lundi lors d’une audience foraine. Si au pénal, l‘élément des FARDC a été condamné à la peine capitale, au civil, il devra verser la somme de 300 millions de francs congolais (191 634 dollars) en guise de dommages et intérêts aux ayants droit de ses victimes.
Une sentence saluée par la société civile. « Nous félicitons la justice pour le travail qu’elle vient de faire en condamnant ce militaire qui a tiré sur les civils », s’est félicité Omar Kalisya, président de la société civile de Mbau.
Il doute cependant de la volonté du « bourreau » de payer ce montant. « Notre inquiétude se présente au niveau des dommages et intérêts que ce dernier est appelé à payer en faveur des parties civiles. Au niveau de la société civile, nous aurions voulu que ça soit le gouvernement congolais qui prenne en charge les familles des victimes au détriment du militaire condamné connaissant ce que touche comme salaire un militaire dans notre pays », a poursuivi Kalisya.
L‘éthique des agents de l’ordre continue de poser problème
Mais, quelles que soient les réparations, des militaires (officiers et/ou hommes de rang) sont parfois mis en cause par des ONG de défense des droits humains dans de multiples cas de violation des droits de l’homme. Assassinat de civils, rackets, tortures,…. Les FARDC sont souvent logées à la même enseigne que les milices qui écument l’est de la RDC depuis quelque 20 ans. Pas seulement à l’est. La semaine dernière, le tribunal militaire de Tshikapa dans le Kasaï, a condamné à la peine de mort un caporal de l’armée pour avoir tué par balle, deux de ses compagnons d’armes, rapporte un site congolais.
Et ce ne sont pas des arguments qui manquent au haut commandement militaire congolais pour s’en défendre. « Ceux qui disent que ce sont les militaires FARDC qui sont devenus maintenant le premier ennemi de la population civile, nous les qualifions des détracteurs. Ils cherchent des cas isolés pour salir l’armée. Des cas isolés d’indiscipline comme ça nous avons toujours pris soin de les sanctionner, voilà que le premier sergent Damasene vient d’être condamné, ça doit servir d’exemple à tout le monde », a déclaré le capitaine Mak Hazukay, porte-parole de l’opération « Sokola 1 » des FARDC.
La moralisation de l’armée congolaise reste alors un défi majeur pour les pouvoirs publics.