RDC : un « héros » de l’indépendance qui pourrait mourir dans l’anonymat

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Âgé de 85 ans, Armando Brazzos, est très malade. L’ancien sociétaire de l’African Jazz, un des deux orchestres qui jouèrent à la table ronde de 1960 à Bruxelles prélude à l’indépendance du Congo-belge pourrait quitter la terre dans l’anonymat le plus absolu.

 

De quoi souffre réellement Armando Brazzos ? Difficile de le savoir. L’ancien guitariste de orchestre African Jazz de Kabasele Tshamala dit Grand Kallé est malade. « Armando Brazzos se met difficilement debout et marche avec beaucoup de peine. Et il souffre aussi de perte de mémoire », confiait récemment dernière Pierre Yantula Bobina dit Petit Pierre aux Dépêches de Brazzaville, un quotidien du Congo (Brazzaville).

Petit Pierre est loin de servir des affabulations. Tant il connaît bien son compatriote et compagnon de lutte. Un compère avec lequel il a contribué à l‘écriture de l’histoire de la RDC. Notamment à la veille de l’indépendance.

Année 1960. Toutes les élites africaines ou presque ont le regard tourné vers un destin commun : l’indépendance. Le Congo-belge ne déroge pas à cette réalité. Pour faire plier une Belgique visiblement intransigeante, les Congolais mettent à contribution leurs forces vives dont les musiciens. L’OK Jazz et l’African Jazz furent les deux orchestres nationaux à prendre part à ces pourparlers entre colonisateurs et colonisés.
Brazzos n’est pas seul

« Quand nous sommes arrivés à Bruxelles, nous nous sommes retrouvés avec trois guitaristes, Nico Kasanda (Dr Niko), Déchaux Muamba et Armando Brazzos ; en clair, deux accompagnateurs et un soliste. Et Brazzos, connaissant mieux la guitare et la structure de l’orchestre, a demandé aux deux frères (Nico et Déchaux) de se mettre à la guitare solo et à l’accompagnement alors que lui s’est proposé à la guitare basse. Ce fut ses débuts comme guitariste basse, à la table ronde. Et nous avons joué “Indépendance cha cha” et “Naweli Boboto”. Ce fut aussi son incorporation dans l’African Jazz », se souvient Petit Pierre.

Soucieux de la santé de son collègue, Petit Pierre sollicite l’intervention des Congolais, notamment des autorités. « Je demande à ce qu’on assiste Brazzos de son vivant comme il est malade, il est encore temps de soigner ce monument. Nous sommes tous fils de ce pays. On a décoré les autres. On accorde des soins aux autres, mais pourquoi pas à la famille African Jazz ? On donne des médailles et de l’argent aux footballeurs, mais personne de l’African Jazz n’a bénéficié de l’assistance des autorités, il est temps qu’on pense à nous aussi. J’insiste beaucoup pour Brazzos. Il a besoin d’aide dans ses vieux jours », déplore-t-il, visiblement triste.

Petit Pierre à gauche réconfortant son “frère” accablé par la maladie

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