Réapprendre à aimer le Burkina

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Un citoyen ralentit à un feu tricolore qui passe à l’orange puis s’arrête. Ceux qui suivent derrière le couvrent d’injures. Ce n’est pas tout.

Un fonctionnaire qui vient au bureau à 9h alors qu’il devrait y être à 7h30. Un enseignant qui ne respecte pas ses heures de cours. Un comptable qui surfacture le prix d’une gousse de piment. Un usager de la route crache en pleine circulation. Des riverains d’une voie déversent des ordures dans les caniveaux. Une femme viole le feu tricolore avec son enfant sur la moto.

Pour protester contre une situation détestable, des manifestants brûlent le goudron, incendient un commissariat. Des commerçants, ayant appris qu’une famine se prépare, se préparent à augmenter le prix des denrées.

La liste est aussi longue que les mensurations du boubou d’incivisme que se sont cousus les Burkinabè eux-mêmes.

Les dirigeants ne sont pas irréprochables. C’est connu et c’est constant. Mais que deviendra la nation si les citoyens eux-mêmes se comportent de la même manière ?

Il y a un temps pour la désobéissance civile. Il y a un autre pour réinstaurer la discipline pour se concentrer vers le chemin du développement.

Dans le désordre, les fourmis ne peuvent trouver le salut que présente une brindille qui flotte sur l’eau. Mais dans la discipline, chacune pourra trouver une place pour s’accrocher et ramer vers la berge du refuge et de la vie.

Le Burkina ne deviendra  que  ce les Burkinabè voudront qu’il devienne.

La Rédaction

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