Le jeudi 04 mars 2021, le ministre d’État, ministre auprès du Président du Faso chargé de la réconciliation nationale et la cohésion sociale a animé une conférence de presse. Cette conférence a pour but de donner les tenants et les aboutissants de cette question de la réconciliation nationale.
« Le Burkina n’a pas un seul problème de réconciliation nationale, mais plusieurs. La liste des problèmes qui appellent à la réconciliation est longue. C’est un ensemble et un faisceau de problèmes qui appellent à cette réconciliation et c’est la résolution de l’ensemble de ces problèmes qui va contribuer à une véritable réconciliation nationale dans notre pays », c’est ce qu’a fait comprendre le ministre en charge de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré lors du point de presse de ce 04 mars 2021. Pour lui, il y a quatre grandes catégories de problèmes à résoudre avant d’atteindre la réconciliation. Le premier point concerne les problèmes liés à la politique. À ce niveau, Zéphirin Diabré a fait savoir qu’il y a 145 dossiers de crimes de sang et 106 dossiers de cas qui touchent à l’intégrité physique et qui se trouvent toujours en justice. Le deuxième volet regorge les multiples conflits communautaires qui ont endeuillé et qui continuent d’endeuiller le pays. À ce niveau on compte 169 conflits communautaires, 1671 conflits liés au foncier, 33 conflits inter-religieux et 67 conflits liés aux politiques locales. Le troisième point concerne les problèmes liés à la situation de terrorisme. « Nos frères ont pris des armes contre la Nation entière, ce qui a entraîné une stigmatisation, un replis communautaire et semé la méfiance entre les populations et les Forces de Défense et de sécurité », a signifié Zéphirin Diabré. Le dernier point est lié aux accords conflictuels entre l’Etat et ses administrés. Depuis 1960, on enregistre des rapports conflictuels sur plusieurs registres qui touchent principalement les carrières professionnelles.
Au regard de ce qui précède, le ministre Zéphirin Diabré estime qu’il est même impératif que la recherche de la réconciliation nationale soit inclusive. « Pour accomplir notre mission, nous aurons à organiser des concertations locales. Il s’agit de repartir à la base pour écouter le peuple, recueillir les avis puis les conseils. Cela nous permettra d’avancer dans notre travail. En tirant dans notre histoire et nos traditions, nous pouvons trouver un cocktail de solutions », a-t-il dit. Et d’ajouter « Toutes les guerres se terminent toujours par des négociations, mais nous ne négocions pas et ne négocierons pas avec les terroristes. Nos enfants ont été manipulés et instrumentalisés sur la base de plusieurs frustrations. Ce sont des choses qui peuvent être réglées. En tant que Nation, il est de notre devoir de ramener nos enfants à la maison. Tous ces Burkinabè qui ont pris des armes contre leur Patrie et leurs frères sont appelés à les déposer et à revenir dans leur pays. J’invite les populations à les pardonner et à les accueillir ».
Sur la question des exilés politiques, le ministre a indiqué qu’une concertation sera entamée les jours à venir avec ces Burkinabè, pour poser les conditions de leurs retours. « Concernant le retour des exilés politiques, nous gérons la question. Nous allons les recenser et échanger pour voir quelles sont les conditions de leur retour. S’il y a des gens qui veulent revenir, nous leur donnons les conditions dans lesquelles ils peuvent revenir et ce sont des conditions qu’ils doivent connaître à l’avance. Il faut être sûr que ça ne sera pas une prime à l’impunité », a précisé le ministre d’État, ministre auprès du Président du Faso, chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Zéphirin Diabré.
Aubin OUÉDRAOGO