« Je ne refuse pas la main tendue », cette expression devenue proverbiale a été évoquée par le chef de l’État burkinabè, Roch Marc Christian KABORE dans un entretien accordé à RFI et France 24 le 15 octobre dernier, en référence à la réconciliation nationale. Ce bout de phrase a suffi pour exploser la Toile car ces quelques mots ont été vécus comme une invite à Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis 2014, à regagner le bercail.
Dans un passage le 24 octobre dernier à l’émission « Beog Yinga » de la Radio rurale, en tandem avec la radio privée Savane FM, le Président du Faso dressant le bilan de sa gestion du pouvoir depuis cinq ans est revenu sur cette récurrente question de la réconciliation nationale. Le 26 octobre dernier, face aux journalistes de la RTB et de Canal3, le Président KABORE a encore abordé cette problématique de la réconciliation nationale. Le président candidat à sa réélection est resté droit dans ses bottes sur sa vision de la réconciliation nationale. En cas de réélection de Roch KABORE, le 22 novembre prochain, un processus de réconciliation sera engagé et dans le premier semestre 2021, le retour des exilés sera une réalité mais « ceux qui ont des dossiers avec la justice pourront se présenter devant la justice pour régler leurs dossiers à ce niveau ». Toujours sur ce sujet du vivre-ensemble et du retour des exilés, «Nous n’avons mis personne dehors. Celui qui a des problèmes avec la justice devra les affronter», a souligné Roch Marc Christian Kaboré.
Pendant ce premier mandat de Roch KABORE (2016-2020), notre pays a été le théâtre de violences terroristes et communautaires qui ont fait des centaines de morts et plusieurs centaines de milliers de déplacés. De quoi donner du grain à moudre à certains chantres de la réconciliation nationale qui n’y vont pas avec le dos de la cuillère par de loufoques propositions comme celle de passer l’éponge sur les crimes au nom de la réconciliation nationale.
Des avancées notables ont tout de même, été enregistrées dans les dossiers emblématiques de la justice comme le procès du putsch manqué. Le principal accusé dans le dossier Norbert Zongo, arrêté en France, est toujours attendu par la justice burkinabè. La justice militaire, ouvrira en janvier 2021, le procès du dossier Thomas Sankara. Un espoir de lumière, 33 ans après l’assassinat du père de la révolution burkinabè.
Au moment où la sous-région ouest-africaine (Togo, Guinée, Côte d’Ivoire) est ravagée par le virus du 3e mandat présidentiel, les burkinabè iront aux urnes le 22 novembre prochain. Le président KABORE brigue un second et dernier mandat. Réconcilions-nous alors dans le respect de la règle de droit, sans apporter une prime l’impunité !
Ag Ibrahim
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