Reconduction de Christophe Dabiré à la primature : des citoyens se prononcent

 

Une semaine après son investiture en qualité de président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a décidé de reconduire Marie Joseph Christophe Dabiré, dans ses fonctions de premier ministre du Burkina Faso, pour son second mandat. Une nomination qui a mis fin aux nombreux suspenses, ce mardi 05 janvier 2021. A cet effet, la Rédaction de FasoPiC, a recueilli l’avis de quelques citoyens de la ville de Ouagadougou, sur cette nouvelle aventure politique du septuagénaire.

 

Quelques jours après sa démission et celle de son gouvernement, Christophe Dabiré, est à nouveau désigné chef de gouvernement, pour accompagner le président Roch Marc Christian Kaboré, dans son dernier quinquennat.  Cependant, si cette décision sonne comme une bonne nouvelle chez certains burkinabè, chez d’autres par contre, c’est un non évènement car disent-ils, « le vieux n’est pas la solution aux problèmes actuel du Burkina Faso ».

Jean Marie Simporé, est un jeune coiffeur au marché de Zagtouli, côté Ouest de Ouagadougou.  Il y voit en cette nouvelle nomination un évènement salutaire, qui permettra au vieux de poursuivre ses actions de développement. « Pour ma part, je pense que le président Kaboré, a fait la bonne option en reconduisant Marie Joseph Christophe Dabiré, dans ses fonctions de premier ministre. Depuis son arrivée à la tête du gouvernement, nous avons constaté un grand changement positif dans tous les secteurs. C’est une chance que le président Kaboré, lui donne pour achever les grands chantiers du développement.  Comme attente, je souhaiterais qu’il mette un accent particulier sur la question d’emploi des jeunes », a-t-il souhaité.

Alassane Ilboudo, est mécanicien et exprime sa satisfaction quant au retour de Dabiré, à la tête du gouvernement. A l’en croire on ne change pas une équipe qui gagne.  Certes, Christophe Dabiré, par moment a rencontré des difficultés avec son ancien gouvernement, mais il reconnait que des acquis ont aussi été engrangés. « Je pense que c’est une belle initiative que le président du Faso, a prise en reconduisant le vieux à la tête du gouvernement. Etant donné qu’ils ont déjà travaillé ensemble, ils se connaissent mieux. C’est vrai que durant le règne de son ex gouvernement le terrorisme, la covid-19, la fronde sociale et autres, ont parfois constitué d’obstacles, mais le premier ministre, grâce à son expérience a toujours su donner réponses. Je pense qu’il pourra mieux faire s’il redouble d’efforts », a laissé entendre Alassane Ilboudo. Par ailleurs, il exhorte le nouveau premier ministre à œuvrer en faveur de l’emploi des jeunes. A l’entendre, si le Burkina Faso, traverse des moments de difficultés, c’est parce que la jeunesse est désœuvrée et laissée à elle-même.

Paul Nikiéma, magasinier dans une cave de la place estime lui aussi que c’est un choix parfait et bien muri de la part du président du Faso. Pour lui, beaucoup de réalisations ont été faites durant la période du gouvernement précédent de Christophe Dabiré. « Moi je pense qu’il est toujours mieux de travailler avec quelqu’un qu’on connait bien, et c’est ce que Roch Marc Christian Kaboré a fait. Je ne dis pas que Dabiré est parfait, mais reconnaissons qu’avec lui, il y a eu beaucoup d’avancées, même concernant le terrorisme, on observe une certaine accalmie des attaques », a-t-il expliqué. Comme ses prédécesseurs, Paul Nikiéma, a lui aussi souligné la nécessité pour le futur gouvernement Dabiré, de donner une réponse rapide à la problématique de l’emploi des jeunes.

Un non évènement pour certains étudiants 

Selon quelques étudiants interrogés, le retour de Dabiré à la primature est un non-événement et  ne changera rien, surtout pour le monde universitaire. Hyacinte Toé, étudiant en faculté de philosophie à l’Université Joseph Ki-Zerbo, ne dira pas le contraire. Pour cet étudiant philosophe, le gouvernement précédent de Dabiré, a connu un véritable échec à tous les niveaux, et surtout dans le secteur de l’éducation.  A l’en croire, Dabiré n’a plus rien à proposer comme solutions dans ce pays. « Au regard de sa gestion dans les années précédentes, je n’attends plus grand-chose de lui parce que dans tous les secteurs d’activités il n’y a eu aucune solution aux problèmes. Au contraire les populations n’ont vécu que de la répression générale, avec des suspensions et coupures illégales des salaires. Aussi, nous constatons que la covid-19 est devenue un grand business sous le règne du gouvernement Dabiré. C’est un bilan vraiment médiocre que nous dressons de sa gouvernance, avec des remises en cause des politiques éducatives.   Pour nous c’est la prise de conscience collective et la rue qui pourront nous apporter le vrai changement », a-t-il prévenu.

Philippe Nébié, est étudiant à l’Unité de Formation et de Recherche Sciences Humaines (UFR/SH), et ne cache pas son mécontentement face au retour de Dabiré. Selon lui, ce premier ministre est loin d’être la solution. « Durant son mandat antérieur, je pense qu’il y a eu vraiment du tâtonnement à tous les niveaux. L’histoire nous enseigne que son expérience n’est pas forcement la bonne. On se rappelle qu’en 1999-2000, c’est le même qui était le ministre de l’enseignement supérieur avec l’invalidation de l’année en question. Actuellement, nous constatons tous, les conséquences du système LMD, rien ne bouge avec le chevauchement des années académiques », a-t-il fait savoir. Comme attente, Nébié souhaite que le premier ministre et son nouveau gouvernement se penchent diligemment sur les préoccupations majeures du monde universitaire.

Pauline Ilboudo, étudiante à l’UFR/SVT, n’a mâché ses mots. Elle souligne que le gouvernement précédent n’a rien fait pour réduire la souffrance des étudiants.  Elle en veut pour preuves le chevauchement des années académiques, le retard dans la correction et la remise des copies, et les conditions de vies et d’études qui ne font que se compliquer davantage. Cependant, elle espère que le nouveau gouvernement pourra se racheter s’il a la volonté politique.

MICHEL CABORE

 

 

 

Mireille Bailly

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