Face au projet de refonte globale des textes législatifs et réglementaires régissant la gestion foncière entrepris par le gouvernement, des promoteurs immobiliers et des propriétaires terriens ont animé un point de presse ce vendredi 30 avril 2021 à Ouagadougou. Objectif : avertir l’opinion publique nationale et internationale des enjeux que cette réforme peut entraîner et proposer des solutions palliatives.
La refonte globale des textes législatifs et réglementaires régissant la gestion foncière au Burkina Faso donne des sueurs froides à des promoteurs immobiliers et propriétaires terriens. De ce fait, ce vendredi 30 avril, ils se sont réunis au cours d’un point de presse pour exprimer leur désaccord à ce sujet. L’on se rappelle que le 13 avril dernier, le ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville, le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, et le ministère de l’Économie, des finances et du développement, ont par arrêté conjoint n°2021-0031/MATD/MINEFID/MUHV procédé à la création d’un comité de réflexion sur les mesures conservatoires d’urgence en matière de gestion foncière au Burkina Faso. Ce comité installé le 21 avril a pour mission de proposer dans un délai de 21 jours des mesures urgentes et fortes sur la promotion immobilière, et ce, avec effet d’application immédiate dès le dépôt du rapport.
Des propos de ministres qui choquent des promoteurs immobiliers
Aussi sur cette question les propos des deux ministres Clément Sawadogo et Benewendé S. Sankara ne sont pas du goût des promoteurs immobiliers et propriétaires terriens. Selon Roger Nikiema porte parole des promoteurs immobiliers, le ministre Clément Sawadogo par voie de presse a laissé entendre que » le territoire burkinabè est en train d’être dépecé tel un mouton de tabaski » par les sociétés immobilières et il en appelle à des mesures urgentes pour désamorcer » une bombe à retardement « . A en croire monsieur Nikiéma, le ministre renchérit ‘’qu’il est temps d’arrêter ce désordre et qu’ils vont l’arrêter ». Pour le porte-parole, l’objectif de l’autorité est de discréditer les promoteurs immobiliers qu’ils sont aux yeux de l’opinion nationale en les rendant coupables de tous les maux qui minent le foncier au Burkina Faso.
Alors, afin d’apporter une réaction commune, ces promoteurs immobiliers et propriétaires terriens dénoncent collectivement à jour j-10 de la remise du rapport les allégations qui sont faites et interpellent l’autorité sur la nécessité du respect des droits des entreprises et du citoyen. » C’est donc vous dire tout le malaise et le bouleversement profond que cela pourrait occasionner si les mesures fortes et drastiques annoncées par les dirigeants devraient être prises à l’encontre de ce secteur » , a déclaré le porte-parole Roger Nikièma.
Solutions proposées
La dépossession foncière programmée des terres du patrimoine des particuliers à travers les reformes législatives annoncées par l’autorité inquiète les promoteurs immobiliers. Ils proposent donc comme solution pour désamorcer la « bombe à retardement » dont fait cas les ministres Clément Sawadogo et Benewendé S. Sankara, la mise en place d’un code éthique et de déontologie. » La mise en place de ce code est nécessaire et permettra de mieux encadrer et réglementer la profession prévue dans la mouture de notre mémorandum en cours d’élaboration », a dit Roger Nikièma.
En réaffirmant sa disponibilité a accompagné le gouvernement non seulement dans sa politique nationale de construction de logements, mais aussi dans l’apurement du passif foncier, les promoteurs immobiliers ont souhaité qu’un cadre de concertation préalable soit organisé avec les acteurs de la chaine de promotion immobilière ou foncière.
Mireille Bailly