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Suite à la règlementation de la mairie qui n’autorise les gros-porteurs à ne circuler qu’entre 22 heures et 05 heures, les chauffeurs ont du mal à exprimer leur colère. Nous sommes allés à leur rencontre…
La file de camions stationnés s’étale à perte de vue à la sortie ouest de la ville de Ouagadougou. Les chauffeurs s’occupent comme ils peuvent pour ne pas sentir le remord de l’attente. En cette période de chaleur torride cumulée au jeûne de ramadan, certains, grâce à des lits-picots, préfèrent s’abriter sous leurs camions. Certains se sont réunis pour deviser. Notamment sur les nouvelles règles sur les gros-porteurs. « Nous sommes là depuis deux (02) jours » se plaint Bognigni Joel, un chauffeur en provenance de Bobo-Dioulasso. « Il y’en a de chauffeurs de tous les pays voisins » confie-t-il visiblement remonté. « La loi est inappropriée », se convainc M. Bognini qui se plaint que les chauffeurs sont doublement victimes. « Souvent on vient prendre nos papiers » regrette-t-il.
Absence de parkings
Tout comme Joel, Kaboré Issaka, n’approuve pas les nouvelles mesures prises par le maire. Pour lui, le Burkina a plutôt intérêt à bien traiter les transporteurs du fait qu’il est un pays carrefour. Les transporteurs se plaignent aussi de l’absence de parkings contrairement à d’autres pays. Pour ce qui est des accidents, Bognini a une explication : « ce n’est pas la faute des transporteurs. Au Ghana, les transporteurs peuvent circuler à tout moment parce que les gens sont ordonnés dans la circulation. Au Burkina, les gens ne font pas attention. Si un motocycliste s’arrête à côté d’un camion quand il y a feu rouge c’est très dangereux. Il suffit qu’une petite panne se produise au moment de démarrer et un malheur est vite arrivé » constate-t-il.
Sans camions, pas d’économie
Tout aussi remonté, Issa un autre chauffeur d’une forme plutôt corpulente, exhorte les autorités et les représentants des transporteurs à trouver un terrain d’entente c’est-à-dire permettre aux transporteurs d’emprunter la circulaire. Aux heures auxquelles nous sommes autorisés à circuler, même les douaniers ne travaillent pas. Il est nécessaire que l’on permette aux camions de circuler sinon très bientôt, on va assister à des déficits de denrées sur le marché. « Sans camions, il n’y a pas d’économie » croit-il savoir.
Soumana LOURA