L’audience solennelle de la rentrée judiciaire 2020-2021 des cours et tribunaux du Burkina Faso a eu lieu ce 1er octobre 2020 à Ouagadougou. Conscients que l’année judiciaire 2019-2020 a été éprouvante et mouvementée, les hommes de Droit comptent faire en sorte que celle 2020-2021 soit parmi les meilleures.
« Indépendance, déontologie et responsabilité du magistrat », c’est sous ce thème et en présence du Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, que la rentrée judiciaire des cours et tribunaux du Burkina s’est officiellement tenue. L’indépendance du pouvoir judiciaire, explique le chef de greffe de la cour de cassation Pouraogo Julien Kouda, constitue l’un des principes fondamentaux sur lesquels se fonde l’Etat de Droit, et est étroitement rattaché au principe de la séparation des pouvoirs. Cette indépendance du pouvoir judiciaire poursuit-il, ne doit pas être entendue dans un sens absolu, même si elle est unanimement reconnue. Ainsi, elle n’est pas destinée à la justice, ni à la personne du magistrat, mais aux justiciables.
La justice, selon le procureur général près la cour de cassation Armand Ouédraogo, a besoin des pouvoirs exécutif et du législatif, pour renforcer la confiance entre le juge et le justiciable. Dans cette même lancée, Pouraogo Julien Kouda a indiqué que la magistrature en tant que charge publique spécifique, est soumise à des exigences de moralité, de probité et de dignité. Il a continué en indiquant que la crédibilité du magistrat dépend de sa compétence technique, et est aussi tributaire de son comportement, d’où la nécessité pour lui de respecter rigoureusement les règles prescrites par sa déontologie.
Bien vrai que les magistrats de façon individuelle ou collective ont des responsabilités à prendre, mais il revient aussi à l’Etat de bien disposer les choses, afin qu’ils puissent prononcer le droit en toute liberté, a laissé entendre le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire. L’indépendance de la justice soutient le président du conseil supérieur de la magistrature Jean Mazobé Kondé, n’est pas un piège, mais une garantie pour tous.
L’année judiciaire 2019-2020 a été éprouvante et mouvementée, « faisons en sorte que celle 2020-2021 soit parmi les meilleures », a conclu le Bâtonnier de l’ordre des avocats Me Paulin Salambéré.
Nicolas BAZIÉ